Le service de messagerie WhatsApp, filiale de Facebook, a annoncé mardi qu'il allait désormais chiffrer "de bout en bout" les envois sur sa plateforme, une mesure qui protège davantage les données de ses utilisateurs mais pourrait alimenter des conflits avec les forces de l'ordre.
"De bout en bout". "Nous sommes fiers d'annoncer que nous avons fait une avancée technologique qui fait de WhatsApp un leader dans la protection de vos communications privées : le chiffrement total de bout en bout", indique le service sur son blog officiel. Cela signifie que, "quand vous envoyez un message, la seule personne qui peut le lire est la personne ou le groupe à qui vous envoyez ce message. Personne (d'autre) ne peut rentrer dans ce message. Pas les cybercriminels. Pas les pirates. Pas les régimes oppressifs. Même pas nous", ajoute WhatsApp.
Plus de liberté pour les terroristes ? Cette annonce intervient après plusieurs semaines de bras de fer entre Apple et le gouvernement américain, qui voulait forcer la marque à la pomme à aider le FBI à pirater un iPhone appartenant à l'un des auteurs de l'attentat de San Bernardino. De manière générale, les mesures de protection toujours plus poussées sur les services et les appareils des groupes technologiques, qui souvent ne conservent même plus de clé de décryptage, sont critiquées par les forces de l'ordre. Ces dernières arguent que cela laisse des criminels et des terroristes opérer librement.
Batailles judiciaires en cours. D'après des informations de presse, WhatsApp serait engagé dans des batailles judiciaires similaires à celle entre Apple et le FBI. Des médias ont aussi rapporté que le service et son concurrent Telegram avaient pu être utilisé dans les attaques terroristes du 13 novembre à Paris. Les Etats-Unis pourraient légiférer pour obliger les groupes technologiques à conserver des "clés" permettant de récupérer les données en cas d'enquête criminelle, et avec un mandat judiciaire. Des législations sont également discutées en France et au Royaume-Uni.