La Commission européenne a exhorté mardi Facebook, Google et Twitter à "intensifier leurs efforts" contre la désinformation en ligne à l'approche des élections européennes de mai 2019, agitant la menace de mesures contraignantes en cas de résultats insuffisants.
"Aller plus vite et plus loin". "Nous devons aller plus loin et plus vite avant mai", a assuré le commissaire européen Julian King, en charge des questions de sécurité, en présentant un premier bilan d'un "Code de conduite" non contraignant, signé en 2018 par ces plateformes internet.
Des progrès réalisés mais... "Certains progrès ont été réalisés, notamment en ce qui concerne la suppression des faux comptes et la limitation de la visibilité des sites qui promeuvent la désinformation", a reconnu l'exécutif européen. Mais "des mesures supplémentaires sont nécessaires pour garantir la transparence totale des publicités politiques d'ici le début de la campagne pour les élections européennes dans tous les Etats membres de l'UE", a-t-il ajouté. La Commission demande aussi que les plateformes internet signataires (Facebook, Google, Twitter, Mozilla) permettent un "accès approprié" pour les chercheurs à leurs données, et qu'elles améliorent leur coopération avec les autorités des Etats membres.
Un "Code de conduite" ignoré. Concernant les entreprises du monde de la publicité, l'exécutif européen a déploré qu'aucune d'entre elles n'ait signé le "Code de conduite", qui n'a été endossé que par des fédérations professionnelles du secteur. "Nous ne voulons pas nous réveiller le lendemain des élections et nous rendre compte que nous aurions dû faire plus", a insisté Julian King.
Des rapports seront désormais publiés chaque mois par la Commission qui "effectuera une évaluation complète" de l'application du "Code de conduite" d'ici la fin de l'année. "Si les résultats s'avèrent insatisfaisants, la Commission pourrait proposer d'autres actions, y compris de nature réglementaire", c'est-à-dire en abandonnant le caractère volontaire de la démarche, a-t-elle mis en garde.
"Moins de rhétorique, plus d'actions" demandées à Facebook. Facebook avait pris les devants lundi en annonçant le lancement de "nouveaux outils" pour lutter contre les "interférences" dans les élections européennes, programmées fin mai 2019, et "rendre la publicité politique plus transparente". "J'aimerais moins de rhétorique ou d'excuses et davantage d'actions concrètes", avait réagi la commissaire européenne chargée de la Justice, Vera Jourova, après un entretien avec Nick Clegg, le directeur mondial des affaires publiques du géant américain.