Une panne massive chez Orange a été traitée dans la nuit de mercredi à jeudi après avoir fortement perturbé les numéros d'urgence. Selon un porte-parole d'Orange joint par l'AFP jeudi matin, le réseau "fonctionne depuis minuit" mais reste "sous surveillance", notamment avec "la montée en charge des prochaines heures", a précisé ce porte-parole.
Vous pouvez regarder si une panne affecte votre réseau sur la page dédiée.
L’incident qui impacte le réseau fixe notamment les numéros d’urgence est identifié. Nos équipes sont mobilisées pour rétablir les services. Dans l’attente nous vous conseillons :
— Orange France (@Orange_France) June 2, 2021
▶️ de renouveler votre appel
▶️ d’essayer depuis votre mobile
▶️ utiliser les numéros temporaires https://t.co/clwtsGUZ6Q
Samu, pompiers, police...: cette panne sur un équipement chargé d'acheminer les appels a perturbé massivement l'accès aux numéros d'urgence et aux lignes fixes mercredi entre 18H et minuit. De nombreux services de secours étaient difficiles à joindre à travers la France. Le ministre de l'Intérieur Gérard Darmanin, rentré précipitamment de Tunis dans la nuit, doit présider ce jeudi matin une réunion de crise consacrée à cette panne. Le secrétaire d'Etat chargé du Numérique Cédric O a aussi annoncé ce retour "en urgence".
Cette réunion interministérielle, présidée par Gérald Darmanin depuis Beauvau, doit avoir lieu "jeudi matin tôt" et rassembler en visio-conférence les préfets, a précisé le ministère de l'Intérieur à l'AFP.
Incident identifié
Dès 18 heures mercredi, des dysfonctionnements massifs ont été signalés aux quatre coins du pays, entraînant de grosses difficultés pour les services de secours. Des numéros d'urgence alternatifs, fixes ou mobiles, ont été mis en place, et diffusés sur les réseaux sociaux par les pouvoirs publics.
"Il devait être autour de 18 heures et tous les Samu ont commencé à alerter de problèmes dans les centres d'appels. Les gens ne parvenaient pas à accéder au service, des appels n'arrivaient pas, d'autres se coupaient en pleine conversation...", a expliqué à l'AFP François Braun, président du syndicat Samu-Urgences de France et médecin urgentiste.
"Très vite, on a fait un petit tour de France et on a constaté que presque tous les départements étaient touchés", ajoute-t-il. François Braun explique que traditionnellement "il y a un pic d'appels le soir vers 19H". "L'incident qui impacte le réseau fixe notamment les numéros d'urgence est identifié" a tweeté Orange vers 21H. L'opérateur invitait les utilisateurs à renouveler leurs appels, éventuellement via un mobile, pour joindre les services d'urgence, ou d'utiliser leurs numéros temporaires.
Le ministère de l'Intérieur a annoncé la mise en place d'une liste de numéros provisoires dans chaque département. La Sécurité civile a exhorté les usagers à ne pas surcharger les lignes et à n'appeler qu'en cas d'urgence. "Il faut qu'on puisse répondre le plus vite possible. Il y a un véritable problème de mise en danger d'autrui", a lancé sur BFMTV Patrick Pelloux, le président de l'Association des médecins urgentistes de France (Amuf).
"Ensemble du territoire"
L'incident a affecté de manière "partielle mais significative la réception des appels d'urgence 15/17/18/112 sur l'ensemble du territoire national", a confirmé le ministère de l'Intérieur dans un communiqué. Bouygues Telecom et Altice, la maison-mère de SFR, ont également fait état de perturbations. De source proche du dossier, on a exclu tout "piratage" informatique. Une panne informatique avait touché l'opérateur belge Proximus début janvier, perturbant les numéros d'urgence en Belgique pendant toute une nuit.
En Nouvelle-Aquitaine, comme dans de nombreuses autres régions, tous les départements ont été touchés par la panne mercredi soir. Certaines préfectures, comme celles de Dordogne et Creuse, ont conseillé de se rendre dans des permanences: casernes, gendarmerie, commissariat, centres hospitaliers.
"Une panne affecte les numéros d'urgence", a prévenu sur Twitter l'Agence régionale de santé (ARS) d'Ile-de-France. "Si votre appel au 15 n'aboutit pas, renouvelez-le sans discontinuer (...). Ne saturez pas les lignes et n'appelez que pour des urgences établies". "C'est inacceptable", a lancé Patrick Goldstein, chef du Samu du Nord, sur BFMTV. "C'est une source d'ennui maximum, surtout quand ça touche l'ensemble des services. Tous le monde en même temps et à l'échelle nationale, c'est quand même une première".