L'an dernier, la Direction générale de la consommation, de la concurrence et de la répression des fraudes (DGCCRF) a contrôlé 100.000 établissements (entreprises, commerces, restaurants) et 15.000 sites internet avec, à la clé, des avertissements, mais aussi des sanctions administratives, voire pénales. Pour être plus efficace dans ses enquêtes, notamment pour mieux cibler les fraudes et les entorses à la concurrence, l'administration utilise maintenant l'intelligence artificielle (IA).
Certes, l'IA ne remplacera pas la collecte des données sur le terrain (qui constitue toujours le métier de base des fonctionnaires de la répression des fraudes), mais elle commence toutefois à s’imposer dans les méthodes de travail des enquêteurs. Parmi ses objectifs, la traque des faux avis qui pullulent sur les sites de commerce en ligne et sur les plateformes de réservations d'hôtels ou de restaurants.
Traque des faux avis, analyse de contrats...
"Aujourd'hui, les gens choisissent souvent des produits ou des services grâce à des avis", explique Virginie Beaumenier, directrice de la DGCCRF. "Mais certains utilisent aussi des officines pour se créer des avis positifs, voire pour dénigrer leurs concurrents", poursuit-elle. "Il faut absolument qu’on lutte contre ça si on veut que les gens aient confiance. Pour cela, des données sont donc cherchées sur internet avec des critères permettant de repérer ces faux avis de manière plus rapide."
Le procédé est tenu secret, tout comme les techniques permettant d'analyser les profils à l’origine d’un grand nombre de commentaires. Le mouvement, en tout cas, ne s’arrête pas là. Dans un tout autre domaine, la DGCCRF avance ses pions : celui de l’analyse systématique des contrats, des devis et des factures. Ici, il s’agit de repérer les clauses et les pratiques abusives, et de permettre ainsi aux fonctionnaires de mieux cibler leurs contrôles.