Un nouveau concurrent pour l'iPad. Microsoft, habitué des tablettes haut de gamme destinées aux professionnels avec ses Surface Pro, lance en France une version plus abordable, la Surface Go, qui n’est pas sans rappeler l'iPad. Vendue à partir de 449 euros, elle est la tablette la plus abordable jamais proposée par le constructeur et tourne sous Windows 10. Mais peut-elle réellement concurrencer l'iPad et les autres références du marché ? Europe 1 l'a testée.
Un design classique, mais efficace. À première vue, on pourrait penser avoir un iPad entre les mains, à cette différence près que la Surface Go ne dispose pas d'un bouton central. En main, la différence se fait sur le poids. Sans son clavier, la tablette de Microsoft pèse déjà plus de 50 grammes de plus que l'iPad de 9,7 pouces, à 522 grammes sur la balance contre 469 pour l'iPad. Le clavier, quasiment indispensable sur une tablette sous Windows, renforce encore cette impression de surpoids quelque peu regrettable car la tablette est avant tout un outil portable.
Malgré cela, la Surface Go est compacte et tient donc bien en main. La présence d'un pied amovible à l'arrière, qui permet de la poser comme sur un bureau pour travailler plus sereinement, est un véritable plus. Autre avantage : l’intégration d'une prise USB de type-C et d'un connecteur mini jack pour brancher un casque ou des écouteurs.
Windows, le travail avant tout. Une fois la configuration passée et qui reste, comparée à Android et iOS, plus longue et fastidieuse, c'est l'interface traditionnelle de Windows 10 qui s'offre à l'utilisateur. Avec ses avantages et ses inconvénients. Principal avantage : l'interface est très complète, offre de nombreuses possibilités et permet d'utiliser la plupart des applications indispensables pour travailler. Windows oblige, il est possible d'installer sur la tablette tous les logiciels que l'on souhaite : de Google Chrome à Photoshop en passant par iTunes, ce qui n'est pas possible sur les tablettes Android et iOS. Le processeur Intel Pentium et les 4Go de mémoire vive intégrés sur le modèle le plus abordable ne sont cependant pas totalement adaptés à de tels usages. Il est donc préférable d'opter pour un modèle plus puissant lorsque l'on souhaite utiliser ce type de logiciels au quotidien. Mais la Go permet tout de même de dépanner de manière ponctuelle. Le clavier, vendu en option, est lui très agréable à utiliser.
Des lacunes sur le divertissement. Revers de la médaille, pour un usage bureautique plus classique ou du divertissement (jeux...), une tablette comme l'iPad semble plus adaptée. D'abord parce que l'interface de Windows, bien que très complète, n'a pas été spécialement pensée pour un usage sur une tablette. Résultat : il n'est pas rare de se tromper de bouton en raison de leur petite taille ou de leur proximité. Ensuite, parce que les applications de bureautique de base sont aussi efficaces sur une tablette Apple, et les jeux, eux, beaucoup plus nombreux sur iOS que sur Windows. Le stylet vendu en option sur la Surface Go est par ailleurs moins performant que l'Apple Pencil d'Apple et pour cause, moins d'applications peuvent l'utiliser. Pour le reste, l'écran de la Surface Go est réussi, avec une diagonale de 10 pouces d'une définition de 1.900 x 1.200 pixels, il est suffisamment lumineux et offre un bon niveau de contraste.
Une très bonne autonomie. C'est probablement le point le plus intéressant de cette Surface Go, outre son prix : son autonomie. Avec son importante batterie et son processeur peu gourmand en énergie, elle permet de tenir largement plus de neuf heures (l'autonomie annoncée par Microsoft), soit une journée complète. Un vrai plus qui la place au même niveau que ses concurrentes alors que les appareils sous Windows disposent généralement d’une autonomie inférieure.
Notre avis. La Surface Go est un produit étrange : abordable, mais pas totalement non plus - comptez 549 euros pour la tablette et le clavier -, compatible avec tous les logiciels professionnels, sans avoir la puissance suffisante pour les propulser et tactile, alors que l'interface de Windows n'est pas forcément la plus adaptée. D'autant qu'elle arrive sur un marché où l'iPad le moins cher est vendu 359 euros (sans clavier) et l'iPad Pro est lui à 739 euros, et tandis que Samsung a lui aussi une offre solide avec la Tab S4. Ceux qui cherchent une tablette pour se divertir auront donc intérêt à opter pour l'iPad. Tandis que ceux qui souhaitent un "vrai" produit puissant iront vers la Surface Pro ou l'iPad Pro. Au final, la Surface Go semble donc réduite à un cas bien précis : les personnes qui souhaitent pouvoir utiliser tous les logiciels de Windows de manière occasionnelle, mais cherche la mobilité d'une tablette. Et sur ce point, il est vrai que la Surface Go est particulièrement bien pensée.
Microsoft Surface Go, déjà disponible, à partir de 449 euros