Tim Cook, le PDG d'Apple, poursuit sa tournée en Europe. Après l'Allemagne et la France en début de semaine, il s'exprimait mercredi à l'occasion de la conférence internationale annuelle des commissaires à la protection des données et de la vie privée et a appelé à la création d'une loi similaire au règlement générale sur la protection des données (RGPD) aux Etats-Unis. "Nous, chez Apple, soutenons totalement l'adoption d'une loi fédérale complète sur la protection de la vie privée aux États-Unis", a expliqué Tim Cook, provoquant une salve d’applaudissements dans la salle.
"Donner aux utilisateurs le pouvoir". Depuis Bruxelles, le PDG d'Apple a énuméré les quatre droits qu'une telle législation devrait protéger, en premier lieu le droit d'avoir un minimum de données collectées et celui de savoir quelles sont les données recueillies et à quelles fins. "C'est la seule façon de donner aux utilisateurs le pouvoir de décider quelle collecte est légitime et celle qui ne l'est pas. Moins que ça, c'est une mascarade", a-t-il affirmé. Il a également souligné que les compagnies concernées devaient "reconnaître que les données appartiennent aux utilisateurs", qui gardent donc le droit de les corriger ou de les supprimer. Enfin, "le droit à la sécurité" des données doit être également reconnu selon lui. Le PDG d'Apple a salué le Règlement européen de protection des données (RGPD) entré en vigueur le 25 mai.
Facebook et Google visés, mais pas cités. A la différence de sociétés comme Facebook ou Google, le modèle économique d'Apple ne repose pas sur la collecte et l'exploitation commerciale des données personnelles de ses utilisateurs. Le groupe vend d'abord des appareils et, de plus en plus, des services (streaming musical, service de paiement, stockage en ligne...). "Chez Apple, nous sommes optimistes sur le formidable potentiel bénéfique de la technologie. Mais nous savons que ça n'arrivera pas tout seul", a mis en garde Tim Cook, qui se pose régulièrement comme un champion des données personnelles. "Nos propres informations, de celle de tous les jours à la plus intime, sont utilisées comme une arme contre nous avec une efficacité militaire", a-t-il dénoncé, déplorant la "surveillance" et des compagnies de collecte de données qui "s'enrichissent".