"Il ne faut pas nous préoccuper uniquement des gens. Aujourd’hui, les animaux font partie de la famille". Cette profession de foi, guère originale, prend un autre sens quand on sait qu’elle a été prononcée par Hyun-Suk Kim, patron de Samsung Electronics. Au CES, il a délivré sur scène sa vision de la société et de l’innovation pour les dix prochaines années. Et il n’a pas évoqué les animaux par hasard : nos compagnons sont de plus en plus ciblés par les entreprises technologiques.
Un boîtier pour tout savoir sur son animal
Cela commence par des colliers connectés, comme celui d’Invoxia. Cette entreprise française commercialise un petit boîtier très léger (15 grammes) à fixer sur le collier de son chien et de son chat. "Le premier usage, c’est comme GPS. La puce de géolocalisation permet de tracer l’animal", explique Amélie Caudron, PDG d’Invoxia. De fait, le produit s’adresse d’abord aux propriétaires de chats libres de sortir ou de chiens fugueurs, comme les huskies.
Mais l’intérêt de ce genre de collier va plus loin. "Grâce à l’intelligence artificielle, on est capable de reconnaître quand le chien aboie, quand il se gratte, quand il mange, boit, court et dort", précise Amélie Caudron. Ces données sont disponibles pour le propriétaire sur une application. "Chaque jour, vous avez un récapitulatif de la journée de votre chien ou de votre chat et éventuellement une alerte s’il y a quelque chose de suspect." À terme, le boîtier sera capable de détecter des pathologies.
Une console de jeux… pour chien
Le secteur des "animaux connectés" va parfois plus loin, comme avec Go Dogo, un programme d’exercices physiques et intellectuels que le chien peut suivre sur la télé. "C’est comme une Playstation, mais pour les chiens", résume Hanne Jarmer, la fondatrice de la startup danoise, qui a développé ce programme. Le principe : le chien s’assoit devant la télé et doit suivre différents exercices, un peu comme un cours de fitness. "Le produit est en développement. Pour l’instant, on n’a qu’un exercice, ‘assis’."
Quel intérêt qu’un logiciel demande à un chien de s’asseoir, ce que son maître fait déjà ? "On cible les chiens d’appartement qui restent seuls la journée. Ils s’ennuient et ce n’est pas bon. Le but, c’est de maintenir le chien stimulé. C’est très important car les chiens sont élevés pour nous aider. Donc ils ont besoin d’utiliser leur cerveau pour rester en forme", appuie Hanne Jarmer. De fait, une caméra placée au-dessus de la télé permet de programmer des exercices en son absence. S’il réalise bien les exercices, il reçoit une récompense en vidéo.
Une litière connectée pour aider le vétérinaire
Les chats ne sont pas en reste. Pour prévenir infections et maladies, la startup montpelliéraine Nov&Sat a mis au point la litière connectée Caremitou. Poids, température, selles : des capteurs analysent la santé du chat à chaque passage. "On regarde combien de fois il est allé dans la litière chaque jour et combien de temps il est resté. Ce sont des paramètres très importants pour le vétérinaire", souligne Philippe Dauranjou, le fondateur. Ces informations sont répertoriées sur une application et peuvent en effet être partagées entre les propriétaires et les vétérinaires.
Conçue en partenariat avec des professionnels de santé, cette litière est un vrai produit médical. "Les maladies des chats sont souvent silencieuses. Grâce à Caremitou, on peut réaliser des analyses urinaires et détecter très rapidement des pathologies comme le diabète, l’insuffisance rénale ou des problèmes hépatiques", note Philippe Dauranjou. Pour ne pas inquiéter inutilement les propriétaires, l’application ne signale que les problèmes réels, il ne s’agit pas d’espionner son chat quand il va dans sa litière. On est donc dans la prévention, comme beaucoup d’autres objets connectés. Ils facilitent la visite chez le vétérinaire mais ils ne doivent pas la remplacer.