Coupe du monde/Danemark-France : les "coiffeurs" ont manqué leur rendez-vous

Thomas Lemar face au Danemark (1280x640) Patrik STOLLARZ / AFP
Patrik Stollarz a disputé ses premières minutes dans la Coupe du monde, mardi. © Patrik STOLLARZ / AFP
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avec AFP , modifié à
Les habituels remplaçants de l'équipe de France ont globalement réalisé une prestation très terne, mardi, face au Danemark.
ANALYSE

Les Bleus déjà qualifiés pour les huitièmes de finale de la Coupe du monde, on attendait d'eux qu'ils mettent un peu de folie, qu'ils bousculent les hiérarchies, voire qu'ils allument la mèche d'un feu d'artifice offensif. Las ! Les habituels remplaçants de l'équipe de France, ceux que l'on surnomme généralement les "coiffeurs", n'ont pas montré grand chose, mardi soir, face au Danemark (0-0). Petite revue d'effectif, alors que les Bleus entameront les choses sérieuses samedi.

Le gardien : Mandanda, peu sollicité. L'équipe de France n'avait pas changé de gardien de but lors d'un Mondial depuis 1986 (où Albert Rust avait pris la place de Joël Bats, alors que les Bleus étaient déjà qualifiés). Contrairement à Bernard Lama, qui, dans la même situation, avait refusé de remplacer Fabien Barthez en 1998, Steve Mandanda n'a pas rechigné au moment d'enfiler les gants pour prendre la place d'Hugo Lloris dans le but. Rarement inquiété, le gardien de l'OM n'a pas été rassurant sur une première sortie dans les pieds de Christian Eriksen (29e), avant de relâcher le ballon sur un coup franc du même Eriksen, en deuxième période (54e). Mais l'opposition a été tellement sans imagination qu'il est difficile de juger le n°2 des Bleus. Néanmoins, une chose est acquise : il restera n°2, Lloris ayant été irréprochable jusque-là.

La défense : Kimpembe efficace, Sidibé hors du coup. À 22 ans, Presnel Kimpembe a fêté sa première apparition en Coupe du monde, en remplacement de Samuel Umtiti et aux côtés de Raphaël Varane. Le jeune Parisien a mis un peu de temps à entrer dans sa rencontre, mais on a retrouvé ensuite le Kimpembe qu'on connaît au PSG. Intraitable dans les duels et serein balle au pied. Même si le Danois Andreas Cornelius lui a donné du fil à retordre, on a envie de le revoir dans un autre contexte.

Didier Deschamps osera-t-il le titulariser en huitièmes à la place d'Umtiti, pas irréprochable depuis le début du tournoi ? Ce n'est pas acquis. À droite, Djibril Sidibé remplaçait Benjamin Pavard. Arrivé avec le statut de titulaire possible, le Monégasque n'a pas marqué de points. Et raté beaucoup de passes, y compris certaines à un mètre. Blessé à un genou en mai, il ne semble pas avoir totalement récupéré son football. Pavard devrait être titulaire en huitièmes.

Entré en début de deuxième période, Benjamin Mendy, qui sort lui aussi d'une saison perturbée par une grave blessure, a eu le mérite de signer le premier centre des Bleus de ce Mondial. Mais sa performance d'ensemble n'a pas marqué les esprits, alors que Lucas Hernandez, au contraire, avait été très bon contre l'Australie et le Pérou. Sorti à la 50e minute en raison d'une "petite gêne au fessier", il sera sans aucun doute au rendez-vous samedi.

Le milieu de terrain : Nzonzi propre, mais sans génie. Pour ce match face au Danemark, Didier Deschamps avait opté pour un milieu à deux joueurs au profil défensif. Le grand Steven Nzonzi a fait le travail, sans peser néanmoins sur la rencontre. Évidemment, un profil plus technique comme celui de Paul Pogba offre bien plus de relief au jeu des Bleus et l'absence du joueur de Manchester United s'est fait sentir, mardi après-midi, au stade Loujniki.

L'attaque : Lemar et Dembélé sont passés à côté. Cette qualité de passes, c'est Thomas Lemar qui était censé l'apporter. Pas encore utilisé dans cette Coupe du monde, l'ex-Monégasque n'a pas saisi l'occasion d'être une alternative crédible à Blaise Matuidi, pas brillant dans cette position face au Pérou. Peu touché en début de match, le Guadeloupéen, guère à son aise, déjà, en fin de saison, avec l'ASM, n'a pas réussi à prendre le jeu à son compte, réalisant une seule passe tranchante en première période. Plus en vue en deuxième mi-temps, il a signé une frappe contrée (54e) mais aussi expédié une passe directement en touche. On attend évidemment beaucoup plus de celui qui, un soir d'été 2017, avait illuminé le Stade de France face aux Pays-Bas (4-0), avec une doublé et une prestation aboutie. Cela doit être aussi le cas des dirigeants de l'Atlético de Madrid, qui viennent de l'engager…

Lui avait débuté le Mondial dans la peau d'un titulaire contre l'Australie. Ousmane Dembélé, qui avait retrouvé le banc face au Pérou, avait une seconde chance de se mettre en évidence d'entrée. Mais l'ailier du Barça, en dépit d'un joli tir enroulé qui a frôlé le montant gauche de Kasper Schmeichel, a été toujours aussi brouillon à l'approche de la surface, ce qui est tout de même gênant pour un joueur de son calibre (il en a coûté 105 millions au Barça pour l'enrôler à l'été 2017).

Déjà décevant face à l'Australie, "Dembouz" a simplifié le choix de Didier Deschamps pour le huitième de finale. Même si Nabil Fekir, le "super sub" des Bleus, a (encore) montré de bonnes choses lors de son entrée en jeu, mardi, face à un Danemark très regroupé, "DD" devrait aligner samedi le trio Mbappé-Giroud-Griezmann, le seul à nous avoir fait (un peu) vibrer lors de cette Coupe du monde, au cours de la première période face au Pérou.