Il avait été titulaire lors de tous les grands matches officiels des Bleus depuis le Mondial 2014. Mais, samedi, au coup d'envoi de la rencontre face à l'Australie (2-1), Blaise Matuidi était remplaçant, tout comme Olivier Giroud, les deux joueurs de champ les plus capés de la sélection de Didier Deschamps (67 sélections pour Matuidi avant l'Australie, 74 pour Giroud). Leur mise sur le banc et les titularisations de Corentin Tolisso et d'Ousmane Dembélé, 21 sélections à eux deux mais décevants samedi, ont fait émerger un débat : les Bleus ont-ils besoin de leurs tauliers ?
Les jeunes "essaient de donner le maximum". Envoyé lundi en conférence de presse, à trois jours du deuxième match contre le Pérou (jeudi 17h), le milieu de terrain de la Juventus Turin, dont l'entrée en jeu, samedi, à la 78e minute, a été saluée par Didier Deschamps, a assuré que les jeunes étaient "à l'écoute". "Ils essaient de donner le maximum. On est 23, c'est vrai qu'on stigmatise 'jeunes, moins jeunes', mais on est dans le même bateau, on gagne ensemble et on perd ensemble, et on a gagné ensemble", a rappelé "Blaisou", âgé de 31 ans.
Dans un entretien au Parisien publié lundi, l'ancien joueur du PSG avait par ailleurs reconnu que les "plus anciens", comme lui, avaient un rôle à jouer lors de ce Mondial. "On a des joueurs insouciants et avec énormément de talent. Il faudra parfois passer des messages, ce sera notre rôle à nous les plus anciens. Mais les jeunes sont à l’écoute. L’expérience ne suffit pas mais le talent non plus. Il faut avoir cet état d’esprit de groupe, je pense qu’on l’a. C’est ce qui va nous permettre d’aller loin."
"On essaie d'être des relais pour le coach". Passé par la case conférence de presse juste avant son aîné, le jeune latéral Benjamin Pavard, 22 ans, a expliqué que Matuidi "avait eu des mots forts avant le match (contre l'Australie) et à la mi-temps". "Il sait nous motiver", a ajouté le joueur de Stuttgart.
Matuidi peut-il dès lors prétendre à un rôle de leader, dans une équipe de France qui semble cruellement en manquer ? "C'est vous qui le dites. Quand on est ensemble, on se dit les choses. On attend que ce soit de la part des plus anciens, c'est vrai. On essaie de le faire car c'est plus facile pour nous", assure le n°14 des Bleus dans l'interview au Parisien. "Je me dois bien sûr parfois de dire des choses, positives la plupart du temps", a ajouté Matuidi lundi. "Si c'est négatif, je le dis aussi, comme notre capitaine (Hugo Lloris, ndlr). On essaie d'être des relais pour le coach, des relais pour le groupe, on a notre responsabilité, et il faut l'assumer, c'est ce que l'on fait". Et Matuidi pourrait "assumer" à nouveau la peau d'un titulaire, jeudi prochain, contre le Pérou.