"Ce sont des gens stupides qui n'ont rien à faire dans un stade et doivent être punis, ne plus jamais venir dans un stade", estime Blaise Matuidi au sujet des cris racistes dont il a été victime en Italie, dans un entretien diffusé dimanche sur Canal+.
"C'est triste, ça m'est (déjà) arrivé l'année dernière dans ce stade (à Cagliari) et on ne peut pas le tolérer", a commenté le joueur de la Juventus dans le Canal Football Club. "Je ne pouvais pas me calmer, je n'avais pas envie d'ignorer ça, il faut le combattre en fait, on ne peut plus entendre ça, il faut avoir du courage", a ajouté le champion du monde. "J'ai eu l'impression que l'arbitre ne prenait pas la bonne décision (arrêter le match, ndlr) mais après j'ai eu une discussion avec l'arbitre, qui a été ouvert: il n'avait pas compris", a poursuivi le milieu de 31 ans, arrivé en Italie à l'été 2017. "Ce n'est pas ce monde-là que j'ai envie que mes enfants voient", a conclu l'ancien joueur du PSG.
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— Canal Football Club (@CanalFootClub) 7 avril 2019
️ @MATUIDIBlaise sur les cris racistes subis à Cagliari : "Les instances au dessus se doivent de prendre des décisions fortes." pic.twitter.com/X9KTMjyQyb
Minimiser. Matuidi et Moise Kean ont été la cible de cris de singe lors de la victoire de la Juventus Turin mardi à Cagliari, un phénomène qui reste récurrent en Italie où de nombreux acteurs du monde du football tendent à le minimiser. "On peut te dire: 'Peut-être que ce n'est pas raciste, ils veulent juste déstabiliser'... Non, ce sont des choses qui ne se disent pas, qui doivent être sanctionnées", a insisté Matuidi dans le CFC.
Un curieux renversement de responsabilité. Le champion du monde français et l'attaquant italien de 19 ans, né de parents ivoiriens, ont fini la partie excédés par les "buu" descendus des tribunes de la Sardegna Arena, où l'ancien Parisien avait déjà subi le même traitement en janvier 2018. Le club sarde lui avait alors présenté des excuses. Mais cette fois, dans un curieux renversement de responsabilités, c'est le comportement de Kean qui a été stigmatisé, certains y voyant une justification à celui des tifosi. L'entraîneur de Cagliari Rolando Maran a ainsi jugé que la célébration du jeune attaquant - immobile, silencieux et bras écartés devant une tribune - était "peut-être un peu exagérée" et avait "créé des tensions".