Deux ans après, même combat. Comme contre la Roumanie en match d'ouverture de l'Euro 2016 (2-1), Antoine Griezmann a livré une performance très moyenne face à l'Australie (2-1), samedi dernier, pour son entrée en lice en Coupe du monde. Cette fois, Didier Deschamps l'a laissé quatre minutes de plus sur le terrain, malgré un penalty provoqué et transformé par le numéro 7 tricolore… Qui n'a pas vraiment goûté sa sortie, sur le moment. "Je suis tranquille, je sais que ça va monter en puissance", répète-t-il depuis à tous les micros tendus. Contre le Pérou, jeudi à 17 heures, l'occasion est parfaite pour passer des paroles aux actes.
Deschamps l'a piqué. À l'Euro, sa mauvaise performance inaugurale lui avait coûté sa place au coup d'envoi du deuxième match. Piqué au vif, il était sorti du banc à la 68e minute pour lancer les Bleus face à l'Albanie (2-0) en inscrivant son premier but de la compétition, le premier d'une série de six. Et de se faire élire, quelques semaines plus tard, meilleur joueur du tournoi. Suffisant pour le faire changer de statut en Bleu. "Antoine, c'est Antoine. C'est notre leader d'attaque et il le restera", a d'ailleurs appuyé le sélectionneur de l'équipe de France, dimanche sur TF1, comme pour le protéger. Non sans titiller son ego : "Il doit faire plus"…
Ses coéquipiers l'ont défendu. Depuis, tous ses coéquipiers ne cessent de monter au créneau pour le défendre. "Il faut lui laisser le temps, ce n’est que le premier match", a assuré Nabil Fekir. "Antoine est un très bon joueur, il est très important pour nous. Le match a été compliqué pour toute l’équipe", a glissé N'Golo Kanté. "Griezmann est notre leader d'attaque. Il faut le mettre en confiance, le mettre dans les meilleures conditions. On sait qu'il va faire de grandes choses dans cette compétition", a encore affirmé Blaise Matuidi.
Giroud est de retour. Les "meilleures conditions", oui, mais de quoi parle-t-on exactement ? Si c'est du placement, l'attaquant l'a déjà dit avant le Mondial : "l'important est de tout donner sur le terrain, peu importe l’endroit où je suis. Dans l'axe, c'est là où je suis le meilleur. Mais je peux jouer à gauche ou à droite", avouait-il. Contre le Pérou, Griezmann devrait évoluer en deuxième attaquant, avec un positionnement assez libre sur le terrain, pas forcément le même qu'en club, certes. Mais avec Olivier Giroud, pressenti pour être titulaire face aux Incas, il devrait surtout retrouver des repères solides, à l'image de leur idylle sur le pré pendant l'été 2016.
Le mercato ne le perturbe plus. S'agirait-il du mental ? À en croire le sélectionneur et Lucas Hernandez, son coéquipier à l'Atlético, "Grizi" n'est en aucun cas perturbé par la vidéo dans laquelle il annonçait, deux jours seulement avant le Mondial, sa décision de rester à Madrid. "Je pense que son choix, il l’a fait il y a un mois. La vidéo est sortie il y a peu de temps mais il est bien dans sa tête. Il ne pense qu’à la Coupe du monde. Il est motivé à 100%", a lancé Hernandez dimanche, à la veille de signer, avec son acolyte donc, un nouveau contrat chez les "Colchoneros". Et d'ajouter : "Maintenant, c’est à lui d’être bien physiquement pour enchaîner les matchs. Il va falloir se reposer."
Le staff est aux petits soins. Et si c'était donc ça ? Un léger coup de moins bien lié au physique... En effet, le Français a déjà joué soixante matches cette saison avec son club. Lundi, le staff a choisi de ménager son poulain en raison d'un pépin sans gravité à une cheville. Le temps de se reposer un peu, avant de reprendre l'entraînement normalement mardi et mercredi. Toutes les conditions sont donc remplies. Et le Pérou prévenu.