Ils suivront les Bleus partout pendant une, deux trois et pourquoi pas quatre semaines : plus de 17.000 supporters de l’équipe de France vont faire le déplacement en Russie pour la Coupe du monde. Parmi eux, plus de 9.000 assisteront aux matches de poule des hommes de Didier Deschamps, les autres espérant les voir jouer entre les huitièmes et la finale, en fonction du parcours des Bleus. Une passion qui n’est pas gratuite.
6.000 euros pour tout le Mondial ! Pour encourager les Bleus au Mondial, il faut évidemment se munir de son "kit de supporter" : maillot, écharpe, drapeau, maquillage voire chapeau-coq et déguisements pour les plus enthousiastes. Une centaine d’euros au total mais une paille au vu du montant total des frais à engager pour avoir la chance de vivre la Coupe du monde dans les stades. En novembre, le site de voyage TravelBird a fait le calcul : si la France va en finale le 15 juillet, les supporters français les plus assidus devront débourser plus de 6.000 euros ! Les billets de la finale sont à ce titre un vrai produit de luxe, avec un premier prix à 388 euros et des places allant jusqu’à 936 euros !
Ne pas se ruiner, c'est (quand même) possible. Avant d’en arriver à de telles folies, il est possible de supporter les Bleus - et de profiter des charmes de la Russie au passage – pour des sommes plus "raisonnables". Marina, jeune supportrice de l’équipe de France, prépare déjà ses valises et ne cache pas son excitation. "J’ai mes billets pour deux rencontres : le troisième match de poule contre le Danemark et un huitième de finale, celui des Bleus si tout se passe bien !", se réjouit la jeune femme.
Entre le prix des billets, le vol aller-retour et l’hébergement sur place pendant une semaine, Marina a dépensé "800 euros". "Je n’ai pas économisé exprès pour la Russie mais je mets de côté régulièrement depuis mes 16 ans", précise-t-elle à Europe 1 dans les travées du Stade de France, où elle est venue encourager les Bleus, vainqueurs faciles de l’Irlande lors de leur premier match de préparation (2-0). En plus des dépenses programmées, il lui faudra prévoir les dépenses quotidiennes pour l’alimentation, les transports et aussi les éventuels souvenirs.
La finale fait grimper le budget. Si Marina est restée plutôt économe et prudente sur le parcours des Bleus, d’autres rêvent déjà plus grand. C’est le cas de Didier, membre des Irrésistibles Français, l’association de supporters des Bleus, depuis 2002 et fidèle suiveur de l’équipe de France où qu’elle aille : il se prépare pour sa septième Coupe du monde ! "Je vais aller voir tous les matches des Bleus, je les suivrai jusqu’au bout", nous assure-t-il.
" Si la France va jusqu’en finale, j’en aurai pour 4.000 euros environ "
Un engagement qui n’est pas donné : "1.400 euros en billets de matches, 1.500 euros pour l’hébergement et les transports intérieurs, surtout le train", détaille Didier, bien conscient que la grande distance entre les stades risque de lui coûter cher. Plus de 1.700 kilomètres séparent Iekaterinbourg, où les Bleus affronteront le Pérou (21 juin) et Moscou, où ils retrouveront le Danemark (26 juin). Résultat, "si la France va jusqu’en finale, j’en aurai pour 4.000 euros environ", calcule Didier, qui assume de dépenser autant pour sa passion tous les quatre ans.
Un Mondial à la carte. Troisième option pour vibrer jusqu’au bout sans trop se ruiner : le Mondial à la carte. C’est ce qu’a choisi Guillaume, la vingtaine, qui s’apprête à vivre sa première Coupe du monde… possiblement en deux temps. "Je pars quatre jours pour un match du premier tour. Les billets, le vol et l’hébergement m’ont coûté 650 euros en tout", affirme le supporter, lui aussi membre des Irrésistibles Français. Ensuite, retour en France pour suivre les Bleus devant la télé.
Mais si les Bleus vont au bout, Guillaume a tout prévu : "J’ai acheté des billets pour la demi-finale et la finale. 800 euros pour deux matches quand même, sans compter l’avion que je vais réserver quelques jours avant. Au final, ça peut grimper jusqu’à 2.500 euros". Comme Marina, Guillaume "économise depuis toujours" en vue d’une telle occasion. Une ferveur qui devrait donner un surcroît de motivation aux Bleus.