La victoire de la France contre l’Argentine en huitièmes de finale de la Coupe du monde (4-3) est encore dans toutes les têtes mais déjà il faut se préparer à affronter l’Uruguay. Malheureusement pour les Bleus, ce sera sans Blaise Matuidi, suspendu pour le quart de finale à cause du carton jaune récolté contre l’Albiceleste, son deuxième depuis le début de la compétition. Un coup dur pour Didier Deschamps qui fait depuis longtemps confiance au milieu de la Juventus Turin. Pour pallier cette absence, le sélectionneur peut compter sur la profondeur de banc des Bleus au milieu de terrain. Revue d’effectif des choix qui s’offrent à Deschamps.
Corentin Tolisso, le choix logique
Dans la course au remplacement de Blaise Matuidi, Corentin Tolisso semble partir avec une longueur d’avance. Le milieu du Bayern Munich a même commencé la Coupe du monde en tant que titulaire contre l’Australie. Mais sa performance décevante a contribué au retour de Blaise Matuidi dans le onze-type de Didier Deschamps. Reste que dans l’esprit du sélectionneur, Tolisso est bien un titulaire potentiel. A la question de savoir s’il se présente comme le successeur naturel de Matuidi dans le système de jeu des Bleus, Deschamps a répondu, dimanche dans Téléfoot : "Il peut l’être". Sobre mais clair.
A ce titre, on peut penser que faire rentrer Tolisso en fin de match contre l’Argentine était un moyen de lui donner du temps de jeu avant la grande échéance. Plus âpre dans les duels, plus vicieux mais aussi plus agressif, le milieu du Bayern présente des qualités que n’ont pas (ou moins) Pogba et Kanté. Sa justesse technique balle au pied joue également pour lui. Si le doute persiste, c’est parce que Tolisso ne peut pas évoluer comme Matuidi au poste de milieu gauche excentré. L’ancien Lyonnais est plus à l’aise dans l’axe, au sein d’un milieu à trois regroupé. Mais les Bleus de Deschamps ont déjà évolué en 4-3-3 contre l’Australie et peuvent le refaire.
Thomas Lemar, le remplacement poste pour poste
Si Didier Deschamps a envie de conserver le système en 4-2-3-1 qui a sa préférence depuis le match contre le Pérou et a fait ses preuves contre l’Argentine, il peut choisir de titulariser Thomas Lemar à gauche. Le milieu monégasque, en partance pour l’Atlético de Madrid, évoluerait ainsi dans son positionnement naturel. Il s’agit en outre d’un vrai gaucher, capable d’avancer balle au pied et de conserver le ballon sur son côté sans avoir besoin de rentrer dans l’axe. Plus offensif que Tolisso, Lemar a également séduit Deschamps par son jeu de passes et sa précision sur coups de pied arrêtés. Face à l’Uruguay, dans un match qui s’annonce fermé, c’est un atout non négligeable.
Sauf que Thomas Lemar a eu sa chance contre le Danemark et n’a pas su la saisir. Titulaire pour la première fois avec les Bleus depuis le match amical contre la Colombie, le 23 mars (défaite 3-2), il avait l’occasion de se rassurer après une saison entrecoupée par les blessures à l’AS Monaco. Dans un match que l’équipe de France n’a pas joué franchement, Lemar ne s’est pas distingué, peinant à créer des différences sur son côté gauche. Le milieu de 22 ans s’est également fait bousculer par les solides Danois. Une fragilité physique qui risque de resurgir face à des Uruguayens très denses.
Steven Nzonzi, l’option défensive
Comme il se plaît à le faire depuis la fin des matches de groupe, Didier Deschamps ne laisse rien filtrer sur la composition de son équipe face à l’Uruguay. Il laisse même croire que toutes les solutions sont envisageables. "J’ai aussi joué avec Steven Nzonzi. J’ai de très bons joueurs au milieu de terrain et les choix ne sont pas faciles", a glissé Didier Deschamps dans Téléfoot. Rentré en jeu à la dernière minute contre le Pérou, le milieu du FC Séville a eu le temps de s’exprimer contre le Danemark puisqu’il était titulaire et a joué l’intégralité du match. Sans briller, il a réalisé un match très propre.
Si Didier Deschamps a emporté Steven Nzonzi dans ses valises en Russie, c’est avant tout pour son profil défensif. "Il n’a pas de génie mais il est performant dans son rôle", avait expliqué le sélectionneur lors de l’annonce de la liste des 23 Bleus. Très grand (1,96 m) et capable d’imposer ses qualités physiques, le Sévillan est un excellent régulateur, en mesure d’écarter le danger dans les airs et de poser le pied sur le ballon dans les moments chauds. Idéal en fin de match donc mais pas forcément la meilleure carte à abattre d’entrée. Pas sûr que la France ait besoin d’un joueur défensif de plus alors qu’elle aura certainement le contrôle du ballon face à l’Uruguay.
Nabil Fekir, l'invité de dernière minute ?
Alors que le choix de Didier Deschamps semblait se limiter aux trois joueurs cités précédemment, une nouvelle hypothèse a vu le jour mercredi soir : Nabil Fekir. Selon L'Équipe, le Lyonnais, déjà auteur de bonnes rentrées lors des trois matches de poule, ferait hésiter le sélectionneur. Appliqué à l'entraînement, Nabil Fekir représente une option plus offensive, un choix pas illogique si l'on considère que l'Uruguay va jouer très bas. Le milieu offensif de l'OL est un excellent manieur de ballon et sa faculté à jouer dans les petits espaces est une arme qui peut faire la différence.
Reste à savoir comment jouer avec Fekir. A priori, Deschamps pourrait conserver son 4-2-3-1 avec deux options. Nabil Fekir peut évoluer à gauche à la place exacte de Blaise Matudi, un poste qu'il a occupé par moment à Lyon mais qu'il ne goûte pas spécialement. Mais comme on a pu le voir contre l'Argentine, le système n'est pas fixe et les joueurs permutent beaucoup, ce qui permettrait au Lyonnais de revenir dans l'axe régulièrement. L'autre solution est de le placer d'emblée au centre du jeu et de faire glisser Griezmann à gauche. Le leader des Bleus en a l'habitude en club mais il n'a pas joué à ce poste depuis le début de la Coupe du monde.