Il était chargé d'une mission bien précise : conduire les Bleus de l'aéroport de Roissy-Charles de Gaulle aux Champs-Élysées, avant que les champions du monde ne défilent, lundi, devant des centaines de milliers de personnes venues célébrer la victoire. Au lendemain de ce trajet hors normes, Franck Martin "ne redescend pas" de son nuage.
"Je ne ferai jamais rien de mieux". Ce fan de football a "vécu 1998 comme un moment extraordinaire". Mais 2018 représente bien davantage pour ce chauffeur de car francilien de 51 ans : "C'est un grand sentiment de fierté pour le pays. J'ai touché le Graal, je ne ferai jamais rien de mieux", dit-il encore ému d'avoir conduit les champions du monde pendant un peu plus de 45 minutes, de leur retour sur le sol français à la plus belle avenue du monde submergée par la liesse populaire.
"Lorsque j'étais sur le tarmac, avant de prendre les joueurs, les sentiments sont montés", confie-t-il au micro d'Europe 1. "J'ai été submergé. Je suis allé au fond du car, et j'ai pleuré. Ensuite, je me suis remis au volant. Les joueurs sont montés, puis Didier Deschamps, Noël Le Graët, Guy Stéphan… C'est vraiment puissant, c'est comme si on avait 66 millions de Français à l'intérieur du car."
"Moment de relaxation". De ce périple suivi par une bonne partie des Français, Franck Martin retient l'ambiance "calfeutrée" à l'intérieur du bus, "comme un moment de relaxation". Il y a aussi ces félicitations de Noël Le Graët pour sa conduite, et puis cette Coupe du monde qu'il a eu le privilège de toucher et qu'il n'est "pas prêt d'oublier".
Areola, une vieille connaissance. Il y a enfin ces quelques mots échangés avec le troisième gardien des Bleus, Alphonse Areola : "Je l'ai connu à Clairefontaine, je l'emmenais au collège Vivonne de Rambouillet. Il m'a reconnu et m'a dit 'Que de chemin parcouru depuis toutes ces années'. On a pris une photo, je lui ai dit 'Bravo mon grand, continue comme ça, tu es vraiment quelqu'un de très bien'". Sur les coups de 18h30, Franck Martin a déposé les champions du monde avenue de Friedland, à deux pas des Champs-Élysées, où les joueurs sont montés dans un bus à impériale pour défiler. Il les a quittés des étoiles pleins les yeux, avec le plus beau trajet de sa carrière dans le rétroviseur.