Leurs exploits à peine terminés, les voilà déjà dans un documentaire diffusé mardi soir sur TF1. Les Bleus 2018, au cœur de l'épopée russe, un film de deux heures coproduit par la Fédération française de foot, a été tourné au sein de l'équipe de France pendant la préparation du Mondial et jusqu'à la remise du trophée. "On voulait raconter une aventure humaine et sportive", explique mardi sur Europe 1, Emmanuel Le Ber, l'un des deux réalisateurs. "Au début Didier Deschamps n'était pas très chaud mais la Fédération française de football a poussé en disant que s'il se passait quelque chose il fallait laisser une trace", précise Théo Schuster, co-réalisateur du documentaire. "A partir du moment où il nous a laissé entrer, c'était en totale confiance".
"On a vu l'émotion". Les deux hommes ont pu ainsi tout filmer ou presque : les entraînements, les causeries de Didier Deschamps mais aussi les moments d'intimités. "On a appris à se placer, à se faire oublier et à gagner la confiance des joueurs, de l'entraîneur, du staff", détaille Théo Schuster. "Chaque jour, on prenait des joueurs dans leurs chambres pour parler avec eux. On leur demandait leur ressenti personnel".
"Au début, c'étaient des interviews avec les ambitions, les enjeux", ajoute Emmanuel Le Ber. "Et puis au fur et à mesure, on a vu leurs yeux s'éclairer, on a vu l'émotion car ils étaient en train de vivre un truc de fou et nous avec, et ça se matérialise".
"On comprend qu'il s'est passé quelque chose". Pour les réalisateurs, le débriefing de Didier Deschamps après le premier match des Bleus face à l'Australie a été l'un des moments charnières : "Deschamps s'est fixé un objectif, gagner la Coupe du monde, former un groupe et le faire grandir. A ce moment là, on comprend qu'il s'est passé quelque chose. On ressort de là groggy, comme les joueurs. Il y a un avant et un après ce débrief", assure Emmanuel le Ber. "Ce retour vidéo sur l'Australie, c'est le moment clé où la machine se met en marche. Et puis il y a aussi le match contre l'Argentine", acquiesce Théo Schuster.
Le réalisateur veut également retenir les moments de joie, d'excitation comme lorsque les joueurs se mettent à entonner ce chant de supporters en hommage à N'Golo Kanté : "Il monte tout doucement dans le bus et finit en explosion. N'golo est assis et il sourit".