La fidélité des insectes mise à mal par… la pollution atmosphérique. Exposés à cet air impur, ces insectes auraient tendance à se tromper de partenaires pour se reproduire avec d'autres espèces, indique une étude publiée jeudi, menée par l’Institut Max-Planck d’Écologie chimique de Iéna (Allemagne) dans la revue scientifique Nature Communication. Le risque : la mutation plausible de ces bestioles, voire la disparition d’espèces.
Des espèces sensibles au gaz d'ozone
Dans cette étude, les scientifiques allemands se sont focalisés sur quatre espèces de mouches très proches, mais qui ne sont pas censées s'accoupler. En effet, les drosophila mauritiana, les simulans, les sechellia et les melanogaster n'émettent pas les mêmes molécules sexuelles, autrement dit des phéromones.
Pour les tester, l’Institut Max-Planck d’Écologie chimique a mis ses cobayes face une forte concentration d'ozone, gaz qui peut se retrouver lors de grandes chaleurs, mais aussi rejeté par les pots d'échappement. Et la conclusion est claire. Ces différentes mouches sont shootées par ce gaz et émettent moins de phéromones. Ainsi, les femelles ne s'y retrouvent plus et s'adonnent à une copulation avec des mâles, mais d'une autre espèce. Et la majorité des mouches nées, issu de ces couples, se retrouvent stériles.
Les seules espèces fertiles sont issus des couples de mauritania ou de sechellia avec des drosphila simulans. Face à ces expériences, les chercheurs craignent une mutation d'espèces, voir une disparition, car ces mouches étaient exposées à "des conditions fréquemment observées en zone urbaine". "Les mouches dans les zones polluées pourraient ne pas être en mesure de rétablir leurs niveaux de phéromones entre-temps", concluent-ils.