Malgré les pluies, les nappes phréatiques restent stables, mais le Languedoc-Roussillon toujours en tension

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avec AFP / Crédit photo : Maeva Destombes / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP
Malgré les pluies de ces dernières semaines, la situation des nappes phréatiques n'a pas beaucoup évolué en France depuis le mois de janvier. Au Languedoc ou en Alsace par exemple, le niveau d'eau reste très bas, ce qui alimente les incertitudes à l'approche de l'été.

Les perturbations et les pluies se succèdent mais la situation des nappes phréatiques en France n'a guère évolué depuis janvier : si certains secteurs se sont bien rechargés fin 2023, d'autres restent à des niveaux bas à très bas, comme dans le Languedoc ou l'Alsace, alimentant les incertitudes pour l'été.

Au 1er mars, 46% des nappes sont au-dessus des normales mensuelles et 36% restent en dessous, indique jeudi le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM), dont les chiffres ne prennent pas encore en compte les récents épisodes méditerranéens, dont la tempête Monica de ce week-end.

C'est quasiment comme fin janvier, et largement mieux que l'an dernier à la même époque, quand 80% des niveaux étaient situés sous les normales. Mais les recharges ont été "hétérogènes", car certaines nappes voient leur remplissage ralentir.

Les améliorations

Après un mois de janvier "relativement sec, les pluies de février ont probablement eu des difficultés à s'infiltrer en profondeur à travers des sols peu humides" sur certains secteurs, note le BRGM. Le mois de février a été très contrasté au niveau météorologique, oscillant entre températures printanières avant l'heure -février a été le deuxième plus chaud jamais enregistré en France- alimentant la sécheresse, et des séquences de pluie marquées et persistantes sur certaines régions tandis que d'autres restaient désespérément sèches.

 

Entre décembre et fin février, la France a enregistré un excédent de pluie d'environ 10% en moyenne, selon Météo-France. Une bonne nouvelle pour certaines nappes, de la Bretagne à l'ouest du Massif central et aux Pyrénées-Atlantiques d'une part, et de l'Artois aux vallées alpines d'autre part, qui ont pu se réalimenter avant l'arrivée du printemps, quand la majeure partie de l'eau tombée du ciel sera absorbée par la végétation.

Les zones anormales

Mais le point noir reste les nappes du Languedoc et du Roussillon. Les nappes y sont plus basses que l'an dernier et ont même continué à baisser en février sur la plaine du Roussillon et du massif des Corbières, faute de pluie suffisante. Les nappes du sud de l'Alsace, du couloir de la Saône, du sud du Massif central restent aussi à des niveaux bas à très bas.

"La recharge excédentaire permet d'espérer des niveaux satisfaisants en sortie d'hiver sur une grande partie du territoire. Cependant, en cas de précipitations insuffisantes en mars et avril, l'état des nappes pourrait se dégrader rapidement sur les nappes réactives (qui réagissent le plus vite aux pluies, NDLR) et lentement sur les nappes inertielles", où l'eau met plus longtemps à s'infiltrer en profondeur, prévient le BRGM. 

L'organisme alerte sur la situation des nappes du sud-est sur lesquelles il est "très difficilement envisageable" d'envisager des niveaux au-dessus des normales d'ici le printemps.