Pékin et Washington veulent un sommet sur le méthane et d'autres gaz polluants

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avec AFP
Le géant asiatique est, juste devant les États-Unis, le premier émetteur mondial de gaz à effet de serre, comme le méthane, qui sont responsables du changement climatique selon les scientifiques. "Nous avons prévu d'organiser un sommet sur les gaz autres que le CO2 : le méthane, le protoxyde d'azote, les hydrofluorocarbones", a déclaré l'émissaire américain sur le climat.

La Chine et les États-Unis préparent ensemble un sommet sur les gaz polluants hors CO2, incluant notamment le méthane, a annoncé ce vendredi l'émissaire américain sur le climat, John Podesta, lors d'une visite à Pékin. Le géant asiatique est, juste devant les États-Unis, le premier émetteur mondial de gaz à effet de serre, comme le méthane, qui sont responsables du changement climatique selon les scientifiques.

 

Le méthane dans le viseur

"Nous avons prévu d'organiser un sommet sur les gaz autres que le CO2 : le méthane, le protoxyde d'azote, les hydrofluorocarbones", a déclaré John Podesta aux journalistes. "Ils attirent moins l'attention, mais ils contribuent pour moitié au réchauffement climatique", a-t-il souligné. Les deux pays avaient déjà évoqué ce sommet en mai, précisant vouloir l'organiser lors de la COP29 en Azerbaïdjan en novembre.

Le méthane est un puissant gaz à effet de serre issu des énergies fossiles, qui est longtemps resté l'angle mort des politiques climatiques. Les hydrofluorocarbones (HFC) sont, quant à eux, des gaz extrêmement nocifs pour le climat et utilisés notamment dans les réfrigérateurs et climatiseurs. John Podesta a assuré avoir eu "des discussions excellentes" avec son homologue chinois, Liu Zhenmin, lors de cette visite de travail à Pékin entamée mercredi.

"Quelques divergences"

Vendredi, il s'est exprimé face aux journalistes juste avant d'être reçu par le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi, au Palais du Peuple, grand bâtiment officiel situé au bord de la célèbre place Tiananmen. "Nous avons discuté de l'importance de la réussite de la COP29, y compris sur les questions multilatérales. Nous avons quelques divergences, par exemple sur le financement de la lutte contre le changement climatique, mais nous avons pu les réduire quelque peu", a-t-il affirmé.

La visite de l'émissaire américain survient au moment où Pékin et Washington tentent de maintenir des échanges malgré leurs différends. "Dialoguer et coopérer dans ce domaine est (…) une partie essentielle de la relation entre la Chine et les États-Unis", a souligné vendredi Wang Yi.

Cette semaine, "les deux parties ont aligné leurs positions et clarifié l'orientation de leurs efforts conjoints, envoyant ainsi un signal positif au monde extérieur : en tant que grandes puissances, la Chine et les États-Unis ne doivent pas seulement coopérer, mais peuvent effectivement travailler ensemble", a-t-il ajouté. Les États-Unis et la Chine avaient déjà organisé un sommet sur le méthane et les gaz à effet de serre hors CO2 l'année dernière lors de la COP28 à Dubaï.

Un pic imminent ?

La visite de John Podesta intervient au moment où la Chine, selon de nombreux experts, serait proche d'atteindre un pic d'émissions polluantes - c'est-à-dire leur quantité maximale, avant de se stabiliser ou de baisser. Il s'agirait d'un progrès crucial pour atteindre les objectifs climatiques fixés par l'Accord de Paris de 2016. Les discussions sur le climat se concentrent souvent sur la réduction du CO2. Or le méthane, dont la durée de vie est relativement courte, a un effet de serre particulièrement puissant.

La Chine n'a pas signé l'engagement, pris notamment par les États-Unis et l'Union européenne (UE), de réduire les émissions mondiales de méthane d'au moins 30% d'ici à 2030 par rapport aux niveaux de 2020. L'ex-émissaire américain pour le climat John Kerry, secrétaire d'État sous la présidence de Barack Obama, avait noué des liens d'amitié avec son ancien homologue, Xie Zhenhua, un négociateur chevronné des questions climatiques. Leur relation avait permis, malgré les différends bilatéraux, de dégager plusieurs consensus entre les deux premières puissances mondiales.