À Lyon, les affrontements armés entre groupuscules extrémistes inquiètent les autorités. Selon les informations d’Europe 1, 14 confrontations violentes se sont produites en 2023, dont cinq sur le seul mois de décembre. Dans le détail, cinq ont eu lieu en marge de manifestations et neuf ont été organisées, dans des lieux confidentiels, par les leaders de ces groupuscules.
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Des "entraînements paramilitaires"
À l’extrême-gauche, des entités comme Lyon Antifa ou encore La Fosse aux Lyon dominent la mouvance antifasciste. Des mouvements comme Lyon populaire et Les Remparts affichent se placent quant à elles du côté identitaire. Des affrontements inévitables, selon plusieurs sources policières, tant "le combat, ancré dans l’ADN de ces groupes locaux, est essentiel pour les militants, tant dans son aspect idéologique que dans le cadre d’une survie territoriale".
Les confrontations, souvent d’une violence inouïe, à l’image de la cinquantaine d’individus qui ont attaqué un local associatif, près de l’église Saint-Georges, dans le quartier du Vieux Lyon, en novembre dernier, sont minutieusement préparées. Pour cela, des "entraînements paramilitaires" se tiennent dans des locaux aménagés. C’est notamment le cas de la salle de boxe l’Apogée qui serait un repère identitaire considéré comme une "base arrière" par les autorités.
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Des "bars repères"
Des locaux déclarés comme étant des bars servent aussi de repères pour ces groupuscules. Ainsi, le quartier de la Guillotière abrite certains bars se réclamant de la mouvance antifasciste, et dont certains membres se réunissent régulièrement pour défendre, dans les rues annexes, les trafiquants de drogues, lors de l’arrivée des policiers. Des bars identitaires sont également identifiés. La Traboule serait ainsi repère de militants d’ultra-droite. Ces groupuscules extrémistes investissent aussi massivement les universités, où ils recrutent leurs nouveaux visages.
Pour lutter contre ces affrontements, les dissolutions se multiplient, à l’image de celle du Groupe Antifasciste Lyon et Environ, connu sous l’acronyme GALE, en novembre dernier. D’autres dossiers sont sur la table du ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin. C’est le cas des Remparts, dont certains membres appartenaient à Génération Identitaire, groupe dissout en mars 2021.
Mais en dépit de ces efforts, les membres gardent le contact et reconstituent de nouveaux groupes sous d’autres acronymes. Ainsi, GALE a été recréée sous l’appellation Lyon Antifa, début février dernier. Face à ce phénomène, les policiers entendent redoubler de vigilance dans les prochains mois.