La cour d'appel de Toulouse rendra le 8 février sa décision sur la demande de supplément d'information faite par le parquet général dans l'affaire Delphine Jubillar, disparue dans le Tarn en 2020, a-t-on appris jeudi auprès des avocats de son mari, accusé de l'avoir tuée. "Le débat a porté sur l'utilité ou non d'accéder aux demandes de l'accusation, du parquet général, de faire droit au supplément d'information qui a été sollicité", a expliqué Me Alexandre Martin, l'un des avocats de Cédric Jubillar, à l'issue d'une audience à huis clos.
>> LIRE AUSSI - Affaire Delphine Jubillar : que dit la reconstitution menée dans le domicile familial ?
Un supplément d'information en raison d'un nouvel élément à vérifier
"Chacune des parties a donné son avis et dans quelques jours la chambre de l'instruction (de la cour d'appel, NDLR) donnera le sien", a-t-il ajouté, précisant que la décision serait connue le 8 février. "Nous estimons que tout ce qui doit être fait pour chercher la vérité doit être ordonné", a ajouté Me Martin. Sa consœur Emmanuelle Franck, autre avocate de Cédric Jubillar, a pour sa part estimé que ce nouvel épisode dans la procédure illustrait "ce qu'on dit depuis maintenant deux ans et demi : alors qu'un homme est encore incarcéré, qu'une instruction est clôturée, on se rend compte qu'on est encore en train de rechercher la vérité".
"C'est un dossier qui est vide et (…) malgré cela on considère qu'un homme devrait peut-être être renvoyé devant une cour d'assises", a-t-elle dit. Le procureur général de Toulouse, Franck Rastoul, avait indiqué la semaine dernière avoir demandé un supplément d'information en raison d'un nouvel élément à vérifier, sans plus de précision. Selon le quotidien régional La Dépêche du Midi, ce nouvel élément est un échange téléphonique sur l'affaire, enregistré entre un détenu de la prison centrale de Lannemezan (Hautes-Pyrénées) et sa mère, découvert récemment, qui a suscité des interrogations.
Dans cette affaire sans corps, ni aveux, ni témoin, ni scène de crime, Cédric Jubillar, peintre plaquiste aujourd'hui âgé de 36 ans et incarcéré depuis juin 2021, nie toute responsabilité. Delphine Jubillar, alors âgée de 33 ans, a disparu de sa maison de Cagnac-les-Mines, où le couple vivait avec leur fille de 18 mois et leur fils de six ans, dans la nuit du 15 au 16 décembre 2020, en plein couvre-feu lié à la pandémie de Covid-19.