La maire d'Avallon, dans le centre-est de la France, a été placée en garde à vue après la découverte d'au moins 70 kg de résine de cannabis à son domicile, a-t-on appris auprès du parquet et d'une source proche de l'enquête. "Sept personnes, dont la maire d'Avallon et deux de ses frères, ont été placés en garde à vue", a indiqué à l'AFP le procureur de la République d'Auxerre, Hugues de Phily.
70 kg de cannabis découverts et une vingtaine de lingots d'or
Plusieurs perquisitions effectuées dans le cadre d'une enquête "menée depuis plusieurs semaines" par la gendarmerie d'Avallon concernant un trafic de stupéfiants, ont également permis de saisir 983 grammes de cocaïne, 7.000 euros en espèces et une vingtaine de lingots d'or, a-t-il ajouté. Outre le domicile de l'élue divers-gauche, la mairie et son lieu de travail, une pharmacie, ont été perquisitionnés, a souligné le procureur.
Au moins 70 kg de cannabis ont été découverts lors d'une perquisition au domicile de la maire, a précisé une source proche de l'enquête. Le procureur n'a pas pu confirmer ces saisies au domicile de la maire.
Maire depuis 2021
Native d'Avallon, Jamilah Habsaoui, 46 ans, a été élue maire en mars 2021 de cette commune de 6.000 habitants, après avoir été conseillère municipale depuis 2014 puis première adjointe. Elle est également conseillère régionale déléguée en charge de la ruralité pour la Bourgogne-Franche-Comté. L'élue en poste depuis trois ans se défend et a expliqué de ne pas habiter dans cette maison et ne pas connaître la provenance de cette drogue. Ses deux frères, placés en garde à vue, sont connus par la police pour trafic de stupéfiants. L'un d'entre eux venait de purger une peine de 10 ans de prison.
Selon une source proche du dossier, l'opération de gendarmerie a été lancée dans le cadre d'une vaste campagne antidrogue nationale baptisée "Place nette XXL" officiellement lancée fin mars par le président Emmanuel Macron à Marseille (sud). Elle avait été précédée en octobre par une série d'opérations baptisées "place nette". À ce jour, un total de 7.177 personnes ont été interpellées, a annoncé dimanche le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin. Le ministère de la Justice n'a, jusqu'à ce jour, donné aucun chiffre sur les suites judiciaires de ces interpellations.
Ces opérations, qui "mobilisent, de façon ponctuelle, des moyens considérables de policiers sur la voie publique ne peuvent être suffisantes pour endiguer le narcotrafic", a jugé l'Association française des magistrats instructeurs.