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Stéphane Burgatt // Crédit photo : Christophe SIMON / AFP
Au procès des viols de Mazan, sur les 51 accusés, 50 le sont pour viol ou tentative de viol, et la majorité réfute ces accusations. Ils tiennent une sorte de double discours qui n'est pas toujours évident à décoder. Un procès qui met en lumière le problème de la reconnaissance du consentement. 

C'est un numéro d'équilibriste assez périlleux à la barre ou dans le box des accusés. Ces hommes qui admettent que Gisèle Pelicot est bel et bien victime de viol, mais qui dans le même temps, ne reconnaissent pas les charges qui pèsent contre eux. 

"Ils reconnaissent quelque chose, ils ne reconnaissent pas l'intention de"

Traduction, ils ne sont pas des violeurs, car ils n'ont pas eu l'intention de commettre un viol. Un des accusés a également assuré qu'il ne savait pas à l'époque ce qu'était le consentement. Ce procès doit justement servir à déconstruire ce genre d'argument, reconnaît l'avocate de Gisèle Pelicot, Maître Navarro. 

"On rétrograde beaucoup dans ce schéma de réflexion. Et après, il y en a certains qui disent 'Puisque Monsieur était là, elle avait consenti'. J'ai toujours pensé que ce dossier aura un avant et un après et que ça va porter peut-être la réflexion de certains. Ils reconnaissent quelque chose, ils ne reconnaissent pas l'intention de. La Cour appréciera. Et je pense que les vidéos, de ce point de vue là, sont assez parlantes". 

Des vidéos qui montrent effectivement des hommes chuchotants et se retirant au moindre geste de Gisèle Pelicot, une incohérence relevée par l'avocat général. Comment dans ce cas maintenir qu'ils ne profitaient pas de ce sommeil forcé pour se servir ?