Ce que l'on sait de cet ancien pilote de chasse français soupçonné de trahison envers la Chine

C'est une affaire qui secoue l'armée française. Un ancien pilote de chasse de l'armée est soupçonné de trahison au profit de la Chine. Une enquête a même été ouverte par le parquet de Paris pour déterminer si ce militaire dans le pays a divulgué des secrets lors de ces nombreux déplacements en Chine.
Un ancien pilote de chasse de l'armée fait l'objet d'une enquête. D'après des informations du Canard Enchaîné, cet ancien militaire est accusé d'avoir livré des informations confidentielles aux autorités chinoises à l'occasion de plusieurs déplacements dans le pays, entre septembre 2018 et août 2019.
"Je me suis contenté d'animer deux séminaires de trois jours chacun"
Le parquet de Paris a confirmé à l'AFP avoir reçu, le 19 février dernier, un signalement "portant sur un de leurs anciens effectifs, soupçonné d'intelligence avec une puissance étrangère, divulgation de secret de défense nationale, violation de consignes, cumul d'activités, blanchiment de fraude fiscale". C'est ce signalement qui a provoqué l'ouverture d'une enquête par le parquet.
Cet ancien militaire se serait rendu en Chine pour former des militaires chinois. Dans le Canard Enchaîné, il se défend : "Je n'ai jamais été instructeur de vol comme les pilotes britanniques. Je me suis contenté d'animer deux séminaires de trois jours chacun. Mon voyage de 2019 ne s'est pas très bien passé, je n'ai plus jamais remis un pied en Chine ensuite". Des déplacements qui se seraient faits alors qu'il était encore dans l'Armée, sans qu'il en informe sa hiérarchie.
Le contenu des formations qu'il a dispensées en Chine justifie une enquête
La dernière loi de programmation militaire (LPM), promulguée à l'été 2023, a instauré un contrôle strict de militaires et civils ayant exercé certaines fonctions et souhaitant travailler pour un État ou une entreprise étrangère. Et ce, jusqu'à dix ans après la fin de leur contrat.
Ils doivent se déclarer au ministre des Armées, qui peut s'opposer à l'exercice de l'activité envisagée par le militaire s'il juge qu'il y a un risque de "divulgation de savoir-faire nécessaires à la préparation et à la conduite des opérations militaires auxquels il a eu accès" ou que "cette divulgation est de nature à porter atteinte aux intérêts fondamentaux de la Nation". Le Canard Enchaîné rappelle que celui qui enfreint cette règle "risque cinq ans d'emprisonnement et 75.000 euros d'amende".
Cette disposition ne s'applique pas au cas de ce militaire. Mais le contenu des formations qu'il a dispensées en Chine justifie une enquête sur une éventuelle intelligence avec une puissance étrangère alors que Pékin a mis plusieurs porte-avions en service ces dernières années, selon une des sources proches du dossier.