Infirmière tuée à Reims en 2023 : le suspect déclaré «pénalement irresponsable»

La chambre de l'instruction de la cour d'appel de Reims a déclaré jeudi "pénalement irresponsable" le sexagénaire mis en examen pour l'assassinat en 2023 d'une infirmière au CHU de Reims. Le suspect étant diagnostiqué depuis des décennies schizophrène, la chambre de l'instruction a ordonné son placement "en soins psychiatriques".
La chambre de l'instruction de la cour d'appel de Reims a déclaré jeudi "pénalement irresponsable" le sexagénaire mis en examen pour l'assassinat en 2023 d'une infirmière au CHU de Reims, le suspect étant diagnostiqué schizophrène depuis des décennies.
La chambre de l'instruction a aussi ordonné que le suspect, Franck F., "soit placé en soins psychiatriques sous forme d'une hospitalisation complète dans un établissement chargé d'assurer les soins psychiatriques sans consentement", a déclaré à l'AFP le magistrat chargé de la communication de la cour d'appel de Reims.
Une secrétaire médicale également poignardée
La chambre a également ordonné une interdiction de contact de Franck F. avec les victimes et leurs familles, et lui a interdit de porter ou détenir une arme pendant 20 ans. Le 22 mai 2023, dans le service de la médecine du travail du CHU de Reims où elle était infirmière, Carène Mézino, 37 ans, a été poignardée à neuf reprises. Cette mère de deux jeunes enfants est morte quelques heures après.
Alertée par ses cris, une secrétaire médicale a à son tour été poignardée à cinq reprises. Très grièvement blessée, elle souffre toujours de séquelles physiques et psychologiques.
En 2017 déjà, Franck F. avait agressé au couteau quatre membres du personnel de l'établissement d'aide par le travail (Esat) du Meix-Tiercelin (Marne), où il était employé. Cette affaire devait être jugée quatre jours après le drame au CHU de Reims.
"Mesures de sûreté maximum"
Depuis 2017, pas moins de six expertises psychiatriques avaient été menées et cinq avaient conclu à son irresponsabilité pénale. Les trois experts entendus lors de l'audience du 4 mars sur sa responsabilité pénale ont abondé dans le même sens. Le suspect avait une nouvelle fois reconnu les faits à cette audience et exprimé sa "haine" du personnel médical, entouré d'infirmiers et de policiers et s'exprimant souvent de manière incohérente.
Par cette décision, "on lui applique les mesures de sûreté maximum qu'on peut appliquer dans ce domaine", a réagi jeudi auprès de l'AFP Me Didier Seban, l'avocat de la famille de Carène Mézino.
"Maintenant, on va passer à une autre étape qui est de rechercher comment ce monsieur a pu être laissé dans la nature alors que les alertes étaient extrêmement fortes", a-t-il ajouté, expliquant que la famille allait "engager la responsabilité de la justice et de l'institution médicale".