Un phénomène en forte hausse en ce début 2024. Selon les informations d’Europe 1, les rixes, violences entre bandes rivales, ont augmenté de 8% sur les premiers mois de l’année, par rapport à 2023. Avec des affrontements de plus en plus violents, notamment en Ile-de-France où sont recensés la majorité de ces affrontements.
Quelques jours après l’agression mortelle de Shamseddine, adolescent scolarisé au collège des Sablons à Viry-Châtillon, passé à tabac à la sortie des cours, par plusieurs personnes encagoulées, le motif de l’agression demeure indéterminé. Vengeance d’une bande rivale, trafic de drogues ou querelle amoureuse, les enquêteurs étudient toutes les pistes. Un déchaînement de violence qui interroge mais qui surtout inquiète les autorités, avec des rixes en forte hausse sur ce début d’année 2024.
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Des mineurs essentiellement impliqués
Selon les informations d’Europe 1, entre janvier et mars de cette année, les affrontements entre bandes rivales connaissent une augmentation de 8% partout en France par rapport à la même période de l’année précédente. Des rixes provoquées par des mineurs dans 80% des cas. Sur fond de trafic de drogues mais aussi de rivalités persistantes entre quartiers, et qui parfois préexistent depuis plusieurs dizaines d’années, les rixes entre jeunes sont de plus en plus violentes.
Le 13 janvier dernier, à Sannois dans le Val-d'Oise, une vingtaine de jeunes, encagoulés, venus de la ville voisine de Franconville, ont passé à tabac un mineur de 17 ans, le laissant entre la vie et la mort sur le trottoir. Une vengeance d’un précédent entre les deux groupes de jeunes, selon plusieurs sources policières.
85% des rixes en Ile-de-France
Ces violences entre bandes rivales sont essentiellement franciliennes. Sur les 60 rixes recensées par les autorités, 51 ont eu lieu en Ile-de-France, région qui concentre à elle seule 85% de ces affrontements. Parmi les départements les plus touchés, figure l’Essonne avec 18 bagarres identifiées depuis le début de l’année.
Pour Alexandre Touzet, vice-président du conseil départemental de l’Essonne, ce phénomène s’explique par "une génération très jeune qui monte avec une très forte culture de violence". Un niveau de violences inouï et qui choque : "Tous les procureurs de la République qui viennent ici sont surpris du niveau de violence et du transport assez régulier d’armes par destination de béquilles, de marteaux, de sabres".
Des armes par destination omniprésentes
L’usage des armes par destination est devenu omniprésent dans ces règlements de comptes. Selon une note du ministère de l’Intérieur, dans 95% de ces faits de violences, au moins une arme est identifiée par les enquêteurs. Avec des suspects difficiles à retrouver car vêtus de noir et masqués.
Des expéditions punitives, en quelques minutes, et qui aujourd’hui se retrouvent très souvent sur les réseaux sociaux, alimentant une animosité entre certaines bandes rivales. Un phénomène en augmentation et qui, pour le gouvernement, est aujourd’hui très difficile à enrayer.