C’est une décision judiciaire qui pourrait faire des vagues. Selon les informations d’Europe 1, un ressortissant ghanéen "au profil inquiétant" a été remis en liberté, cette semaine, dans le Gers. Sous OQTF et placé en centre de rétention administrative (CRA) à Cornebarrieu le 10 octobre dernier, l’homme, déjà condamné pour des faits de corruption de mineur de 15 ans, a bénéficié de la clémence d’un juge des libertés et de la détention (JLD).
>> LIRE AUSSI - Angers : un Irakien sous OQTF interpellé après avoir poignardé un homme sur fond de christianophobie
Condamné à six mois de prison
Bien qu’en situation irrégulière depuis le rejet de sa demande d’asile par l’Office Français des Réfugiés et Apatrides (OFPRA) le 29 janvier 2024, le ressortissant ghanéen, démuni des visas exigés par les conventions internationales et les règlements en vigueur, bénéficiait d’un hébergement par l’intermédiaire de l’Office Français de l’Immigration et de l’Intégration. Mais depuis peu, l’homme de 46 ans s’est fait exclure de son logement, se retrouvant démuni de toute habitation. La raison de cette exclusion : une condamnation à six mois d’emprisonnement survenue le 12 septembre dernier pour des faits de corruption de mineur de 15 ans.
"Une arrestation irrégulière", selon le JLD
Bénéficiant d’un aménagement de peine, alternatif à son incarcération, le mis en cause, désormais sans domicile fixe, a ainsi été interpellé quelques jours plus tard par les policiers locaux à Auch en vue d’être placé en centre de rétention administrative. Une arrestation jugée irrégulière par le JLD, lequel a estimé que le contrôle d'identité opéré a "entravé sa liberté d'aller et venir".
Désormais sans domicile fixe, et par conséquent difficile à localiser, les autorités sonnent l’alerte. Obligé de pointer plusieurs fois par semaine au commissariat dans le cadre de son contrôle judiciaire à la suite de sa condamnation, le principal intéressé a finalement été interpellé ce mercredi pour s'être soustrait à cette obligation. L’homme de 46 ans va être écroué sur demande du procureur pour purger sa peine de prison. Il sera ensuite de nouveau placé en centre de rétention administrative (CRA) puis expulsé vers le Ghana dès sa sortie de prison, indique à Europe 1 une source proche du ministre de l’Intérieur.