Une haute responsable du Comité international olympique (CIO) a déposé plainte pour cyberharcèlement lié à la controverse sur le genre de la boxeuse algérienne Imane Khelif aux JO et une enquête a été ouverte, ont indiqué mercredi à l'AFP une source policière et le parquet de Paris. Cette cadre britannique du CIO a déposé plainte dimanche pour "des messages haineux reçus" à la suite du point-presse quotidien du comité olympique le 1er août, a précisé le parquet.
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"Plusieurs messages de menaces et d'injures" sur les réseaux sociaux
Cette même source a précisé que le Pôle national de lutte contre la haine en ligne (PNLH) du parquet de Paris a confié lundi une enquête à la Brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP) sur les infractions de menaces de mort, provocation publique à commettre des atteintes aux personnes et cyberharcèlement. D'après la source policière, la plaignante aurait dénoncé dans sa plainte "plusieurs messages de menaces et d'injures" reçus "via les réseaux sociaux X (anciennement Twitter) et Facebook".
Le 1er août, lors de ce point-presse, cette cadre avait détaillé ses fonctions à la tête d'une unité du CIO pour la pratique du sport en toute sécurité. "Quand nous parlons de sport sûr, nous parlons d'un environnement athlétique sûr, physiquement et psychologiquement" avait-elle dit, saluant "le programme le plus complet" en la matière qu'auraient développé les Jeux olympiques de Paris.
Une déclaration en parallèle du premier combat d'Imane Khelif
Cette déclaration intervenait le jour où Imane Khelif, désormais en finale du tournoi de boxe féminine des -66 kg, a remporté son combat de premier tour contre l'Italienne Angela Carini, qui a abandonné dès les premières secondes. Après un direct au visage adressé par Khelif, Carini s'était retournée vers son coin, signifiant qu'elle ne souhaitait pas continuer. "Je suis montée sur le ring pour combattre. Je ne me suis pas rendue mais un coup de poing m'a fait trop mal et j'ai dit ça suffit", avait déclaré après sa défaite la boxeuse italienne aux médias de son pays. "Je ne suis personne pour juger ou prendre une décision, si cette femme est ici, il y a une raison", avait-elle ajouté.
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En réponse à un tweet du compte médias du CIO reproduisant la déclaration de sa cadre, de nombreux critiques ont alors interpellé le CIO l'accusant de n'avoir pas protégé la boxeuse italienne en autorisant Mme Khelif à combattre. Pour le CIO, en revanche, l'éligibilité d'Imane Khelif ne fait aucun doute. Plusieurs associations ont de leur côté dénoncé auprès de l'AFP "un faux débat" mené par les milieux conservateurs.