Le procureur de Melun annonce que des plaintes seront classées sans suite pour alléger le travail des enquêteurs
Le procureur de Melun a annoncé classer sans suite des plaintes "au très faible préjudice" ou dont "les éléments ne permettent pas de retrouver les mis en cause", de manière à désengorger les tribunaux et alléger le travail des policiers.
C’est une décision radicale qui pourrait s’élargir à plusieurs tribunaux. Pour tenter d’absorber le flot de procédures qui submerge les enquêteurs de police, des parquets ont décidé de classer sans suite un certain nombre de plaintes. C’est le cas à Melun, où environ 350 plaintes, soit 20% de celles déposées ce mois-ci, vont être abandonnées.
Simplifier le travail des forces de l'ordre
Ces poursuites abandonnées résultent de certains critères. Une proposition est notamment faite de classer sans suite dès le premier mois celles "pour lesquelles on considère, dès le dépôt de la plainte, qu'il y a très peu de chances de pouvoir avoir des investigations permettant d'identifier le mis en cause", explique Jean-Michel Bourlès, procureur de la République à Melun.
"Cela permet, dans un délai très court, d’être sûr qu’il n’y a rien derrière et aux enquêteurs de passer à des plaintes avec lesquelles des investigations seront possibles", rebondit Noura Berrahmouni, policière de Seine-et-Marne du syndicat Alliance. Les plaignants pourront toutefois contester un classement sans suite auprès du procureur de la République.
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Eric Henry, secrétaire national du syndicat, pense de son côté qu'il est nécessaire de simplifier le travail des forces de l'ordre, quitte à envisager certaines réformes. "Ce qu’il faudrait, c’est que les collègues ne prennent que les plaintes pour une infraction de nature pénale, et pour le reste, qu’ils orientent les usagers vers la bonne administration, le bon organisme, avance-t-il, précisant : "Ça peut être un médiateur, ou encore une saisine directe du juge civil".
Aujourd’hui, 13.500 plaintes n'ont pas été traitées par les enquêteurs de police rien qu'à Melun, proportion qui atteint plus de deux millions et demi de cas partout en France.