Magali Berdah relaxée dans une affaire de banqueroute à Nice

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La "papesse des influenceurs", Magali Berdah, a été relaxée lundi par le tribunal correctionnel de Nice dans une affaire de banqueroute concernant la société de courtage BA&CO, placée en liquidation judiciaire en 2015 après avoir été reprise par sa mère.

Magali Berdah a été relaxée lundi par le tribunal correctionnel de Nice dans une affaire de banqueroute lorsqu'elle était courtière en assurances il y a une dizaine d'années, avant de devenir la "papesse des influenceurs". Lors du procès fin septembre, le parquet avait pourtant requis contre cette figure des réseaux sociaux 18 mois de prison dont six ferme, ainsi qu'une interdiction définitive de gérer une société.

Combative à l'audience

L'affaire concerne la société de courtage BA&CO, créée en 2013 par une amie d'enfance de Mme Berdah, reprise en mars 2014 par la mère de cette dernière puis placée en liquidation judiciaire en 2015, avec un passif estimé à près de 2,5 millions d'euros. 

L'enquête a révélé qu'entre 2014 et 2015, la comptabilité très floue de BA&CO indiquait un total de 80.000 euros prélevés en liquide sans justification, tandis que 600.000 euros avaient transité sur un compte ouvert au nom d'une secrétaire pour contourner un gel des avoirs. Prévu pour payer les salaires, ce compte présente aussi des dépenses de luxe (hôtels à Monaco, vêtements, chocolats...) inexpliquées, pour un montant total de 27.000 euros.

Très combative à l'audience, Mme Berdah avait reconnu une certaine perméabilité entre ses finances personnelles et le compte de la secrétaire. En 2019, elle a été condamnée pour abus de faiblesse pour avoir emprunté ces fonds à un homme souffrant de la maladie d'Alzheimer, même si elle assure avoir tout remboursé, intérêts compris. Mais l'enquête sur la banqueroute de BA&CO n'a pas démontré que Mme Berdah était la gérante de fait de la société, comme l'affirmait l'accusation. 

Ainsi, les policiers n'ont pas établi qui avait procuration sur le compte de la secrétaire, et n'ont pas non plus versé au dossier les 63 chèques émis depuis ce compte sur lesquels ils ont écrit avoir reconnu la signature de Mme Berdah. Seule sa mère, gérante de droit à la fin de BA&CO et à ce titre déjà condamnée par le tribunal correctionnel à rembourser plus de deux millions d'euros, a été condamnée à 18 mois de prison avec sursis.