Un homme a été condamné mercredi à huit mois de prison ferme pour "outrages" à l'encontre de la maire de Romans-sur-Isère, objet de menaces après ses prises de paroles liées à la mort du jeune Thomas, a indiqué le parquet de Valence à l'AFP. Interpellé à Marseille en début de semaine, l'homme né en 1990 a été condamné en comparution immédiate par le tribunal correctionnel de Valence dans la Drôme pour "outrages par paroles ou menaces" à l'encontre de l'édile et a été incarcéré dans la foulée.
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1.300 euros
Il doit également verser 1.300 euros à Marie-Hélène Thoraval. Sept jours plus tôt, la maire de Romans-sur-Isère, où était scolarisé en lycée le jeune Thomas, tué au couteau lors d'un bal de village mi-novembre, avait déposé plainte après avoir reçu des menaces par téléphone et sur les réseaux sociaux, dont une de mort "par décapitation", selon l'édile. Ces menaces ont été proférées dans un contexte tendu dans le département et en France, alors que la mort de l'adolescent avait suscité une polémique politique, qu'une manifestation de l'ultradroite avait dégénéré à Romans-sur-Isère et que les autorités multipliaient les appels au calme. Marie-Hélène Thoraval disait avoir reçu des menaces "en deux temps", d'abord deux appels anonymes à la mairie et des messages.
L'homme, "titulaire d'une allocation adulte handicapé" et déjà condamné à de multiples reprises, avait notamment demandé : "madame la maire a-t-elle une kalash chez elle ? Vous l'avez entendue à la radio, c'est une facho. Est-ce qu'elle a des gardes du corps arabes ?". C'est pour ces faits que l'originaire du Pas-de-Calais comparaissait devant le tribunal. Il a toutefois été relaxé des faits d'"appels téléphoniques malveillants". En garde à vue comme devant le tribunal, il a contesté les faits, affirmant que quelqu'un d'autre avait utilisé son téléphone.
La maire avait également indiqué avoir reçu des menaces dans un second temps en début d'après-midi, sur son compte Instagram, avec "une menace de mort m'annonçant que j'allais être décapitée et qu'on jonglerait avec mon crâne", avait-elle ajouté. À ce sujet, le parquet a indiqué que si d'abord "l'enquête portait aussi sur les éléments de menace de mort sur Instagram, les délais de réponse de ce média social aux réquisitions judiciaires ne permettaient pas" d'incriminer l'individu dans les temps de la garde à vue. Une enquête disjointe se poursuit.