Meurtre de Louise : enfance calme, adolescent turbulent, mauvaises fréquentations... Le profil d'Owen L. se précise
Cinq jours après le meurtre de Louise, 11 ans, dans l'Essonne, le parquet d'Évry a requis, ce mercredi 12 février, le placement en détention provisoire d'Owen L., un jeune homme de 23 ans, soupçonné d'avoir tué la collégienne. Lors de sa conférence de presse, le procureur d'Evry en a dressé un premier portrait. Europe 1 s'est rendue à Epinay-sur-Orge pour en savoir plus.
Le profil du jeune homme se précise. Alors que la commune d'Epinay-sur-Orge est encore sous le choc, le parquet d'Evry a requis mercredi le placement en détention provisoire d'un jeune homme de 23 ans, soupçonné d'avoir tué la collégienne parce qu'il aurait paniqué devant ses cris alors qu'il voulait la "racketter".
Owen L. vit chez ses parents, à 400 mètres de la maison de Louise. Les enquêteurs ont décrit un garçon passionné de foot, qui s’orientait dans la gestion des espaces verts, mais surtout un jeune homme perturbé, accro aux jeux vidéo et déjà connu de la police pour des affaires de vol et de violences. Dépeint comme perdu, instable et sans emploi, il avait également passé à tabac sa petite sœur par le passé.
"Owen avait des mauvaises fréquentations"
Europe 1 s'est rendue à Epinay-sur-Orge pour en savoir plus. Au détour d’une ruelle, casque sur les oreilles, Mathéo rentrait du lycée lorsqu'il nous a confié connaître Owen. Son grand frère est de la même génération et il en avait peur. "Owen avait des mauvaises fréquentations. Il a déjà roulé sans permis et ses parents n’ont rien dit. Il aurait déjà agressé et volé des téléphones à Massy et là aussi ses parents l’ont toujours couvert. Donc en fait, les parents ont passé leur vie à cacher les délits de leurs fils", a déclaré le jeune Mathéo au micro d'Europe 1.
Son père est banquier et sa mère est DRH, Owen grandit dans un milieu plutôt aisé, sans problème de comportement pendant l’enfance, selon Katia, voisine du jeune homme. Son neveu le côtoyait d'ailleurs lorsqu'il était petit. "Quand il l'a su, il m’a dit que ce n'était pas possible, cela ne pouvait pas être lui. Je lui ai dit 'Si' et il m’a dit qu’il était à l’école avec lui, il m’a dit que ce n’était pas possible, moi, je me souviens de quelqu’un de gentil, timide, réservé", nous a confié Katia.
Des voisins, d'anciens camarades de classe, des habitants et des commerçants qui avaient l'habitude de le croiser dans la rue dressent le portrait d'un garçon introverti qui en grandissant s'est construit l'image d'un mauvais garçon, parfois agressif et impulsif : "Il était dans ma classe. C'était un gars totalement lambda. Il n'était pas dans les derniers ni dans les premiers. Je ne l'ai jamais vu se battre, avoir d'altercation. Quand je l'ai revu dans la rue, il était du style à s'habiller comme un gars de cité alors qu'il habitait dans un quartier pavillonnaire. Il essayait de se donner un petit style".
Un portrait qui tranche nettement avec celui dressé par le procureur de la République, celui d'un garçon reconnu coupable d'actes de violence, en particulier contre sa petite sœur. Elle avait déposé une main courante à son encontre en 2023. Le jeune homme était également connu pour des tentatives de vol en 2021 et 2022. Deux affaires ayant fait l'objet d'alternatives aux poursuites. C'est donc ici le portrait d'un homme aux deux visages qui se dessine dans sa propre ville.