Mort de 148 personnes dans le crash de Charm el-Cheikh : un procès ordonné à Paris

Deux juges d'instruction parisiennes ont ordonné lundi le renvoi en correctionnelle de l'ex-patron de la compagnie Flash Airlines dans l'enquête sur la mort de 148 personnes, dont 135 Français, dans le crash de Charm el-Cheikh (Égypte) en 2004.
Mohamed Nour, Égyptien de 71 ans qui était le président du conseil d'administration de la compagnie à bas coût, liquidée depuis, sera jugé par le tribunal correctionnel de Paris pour homicides involontaires lors de ce procès pour lequel une première audience de procédure est fixée au 24 novembre.
Un déficit de formation des pilotes
Selon l'ordonnance des juges dont l'AFP a eu connaissance jeudi, Mohamed Nour sera jugé notamment pour avoir "créé ou contribué à créer", comme patron de Flash Airlines, "la situation qui a permis la réalisation du dommage et/ou en n'ayant pas pris les mesures permettant de l'éviter".
Il lui est notamment reproché un déficit de formation des pilotes, d'avoir octroyé trop vite au pilote de l'avion la qualité de commandant de bord, et de n'avoir pas fait respecter les temps de repos suffisants des pilotes entre les vols.
Un non-lieu en 2017
Le 3 janvier 2004, l'appareil de Flash Airlines s'était abîmé en mer Rouge trois minutes après son décollage de la station balnéaire, tuant ses 135 passagers français et ses 13 membres d'équipage. Soit l'un des accidents aériens les plus meurtriers impliquant des Français.
L'enquête judiciaire, ouverte à Bobigny le jour même du drame, avait d'abord fait l'objet d'un non-lieu en 2017, l'enquête ne permettant "pas de retenir d'autre hypothèse que celle des fautes imputables à l'équipe de pilotage".
Saisie par les familles de victimes, la cour d'appel de Paris avait ordonné en 2019 la reprise des investigations par un juge parisien, jugeant "insuffisantes" les tentatives menées au cours de l'instruction pour recueillir les explications de l'ex-président du conseil d'administration de Flash Airlines. Après le renvoi de la procédure entre les mains d'un juge du pôle Accidents collectifs du tribunal de Paris, Mohamed Nour avait fini par être placé fin septembre 2021 sous le statut intermédiaire de témoin assisté, puis mis en examen trois mois plus tard pour homicides involontaires.