Des peines allant jusqu'à huit ans d'emprisonnement ferme ont été requises mercredi par le parquet pour sept des dix proxénètes brésiliens et leurs petites mains jugés depuis lundi par la juridiction interrégionale spécialisée (Jirs) de Nancy.
Huit ans d'emprisonnement ont été requis pour un homme surnommé "Bruno", considéré comme la tête du réseau de proxénétisme international. Pour celui qui fut à l'initiative de la séparation du réseau en deux branches (une branche espagnole et une branche portugaise), six ans ont été demandés.
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Dix personnes étaient renvoyées pour proxénétisme aggravé
Pour les standardistes, petites mains du réseau, des peines allant de trois à cinq ans d'emprisonnement ont été requises. Pour la personne chargée de conduire "Bruno" ou parfois des prostituées à l'aéroport de Malaga, d'où elles rejoignaient la France, 18 mois d'emprisonnement dont 12 avec sursis ont été requis. Deux personnes sur les dix jugées font toujours l'objet d'un mandat d'arrêt. La décision de la Jirs est attendue jeudi.
Initialement, dix personnes, dont quatre femmes, étaient renvoyées pour proxénétisme aggravé, traite d'êtres humains, blanchiment et association de malfaiteurs commis en France, Espagne et Portugal entre 2019 et juin 2022. Trois d'entre elles, d'anciennes prostituées montées en grade dans le réseau, ont déjà fait l'objet d'une procédure de comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité, sorte de plaider coupable à la française.
282 adresses de prostitution
Sur la base d'un renseignement anonyme, en mars 2021, la Brigade mobile de la recherche zonale aux frontières a mis au jour l'existence d'un réseau à l'organisation structurée et dématérialisée permettant la gestion à distance depuis l'Espagne et le Portugal de la prostitution d'une centaine de femmes, presque toutes de nationalité brésilienne, en France. Il concentrait à lui seul 282 adresses de prostitution réparties sur 64 villes en France et 44 départements, de Nancy à Bordeaux en passant par Tours.
Si les femmes s'y prostituaient de façon quasi autonome et sans surveillance, en réalité, elles étaient astreintes à des horaires ainsi qu'à une obligation de résultat : la moitié de leurs gains étant ensuite transmise au Brésil, afin d'y être blanchie. La tête du réseau et ses standardistes les emmenaient de ville en ville, au gré de l'offre et de la demande, qu'ils étaient les seuls à apprécier.