«On n'a pas envie de rester seul» : après la tentative d'attaque d'une synagogue, la sidération gagne Rouen

Des personnes rassemblées devant l'Hôtel de Ville de Rouen après l'attaque d'une synagogue le 17 mai 2024. 1:54
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Wilfried Devillers avec AFP // Crédits photo : Lou Benoist / AFP , modifié à
Rouen a été le théâtre, ce vendredi 17 mai, d'une attaque antisémite. Un homme de nationalité algérienne a mis le feu à l'une des synagogues de la ville à 6h45, avant de se diriger, armé d'un couteau, vers des policiers venus l'interpeller. Pour la dizaine de citoyens rassemblés devant la mairie quelques heures après l'événement, c'est la sidération. 

Des policiers ont abattu vendredi matin un homme armé notamment d'un couteau qui tentait d'incendier la synagogue de Rouen et les menaçait, un acte qui a causé "énormément de dégâts" dans le lieu de culte, selon une responsable de la communauté locale. Le suspect était un homme de 29 ans, né en Algérie, qui avait demandé la nationalité française, ce qui lui a été refusé. Près de 300 personnes se sont rassemblées en soirée à Paris, et autant à Rouen. Ce rassemblement citoyen a été lancé à l'appel du maire de Rouen, qui a pris la parole vers 18h30. "Rouen ne sera jamais une ville d'indifférence", a martelé Nicolas Mayer-Rossignol. Un homme sous OQTF a été interpellé, puis abattu par un des policiers.

Le maire de la ville a également salué le "courage" des policiers qui sont intervenus. Des dizaines de personnes se sont réunies au pied de la mairie de Rouen, comme David et sa compagne. Ils vivent à quelques pas de la synagogue qui a été incendiée et tenaient à être présents ce soir. "C'est tellement choquant qu'on n'a pas envie de rester seul et on a envie de voir si justement, on n'est pas seul, confie le Rouennais. Je suis à la fois très choqué et en même temps pas surpris".

"On se demandait quand est-ce que ça allait arriver"

"C'est plus de la sidération parce que malheureusement ce n'est pas nouveau, c'est un niveau de plus dans la colère et on essaie que ce ne soit pas un niveau de plus dans la peur", poursuit David. Un peu plus loin dans la foule, Jade entend faire corps et lutter contre l'antisémitisme grandissant, en particulier depuis le mois d'octobre. "Peu importe ce qui se passe dans le monde, cette montée de l'antisémitisme, elle a pas sa place ici, assène-t-elle. On est là avant tout pour soutenir une communauté qui est en grande souffrance."

"Il y a beaucoup d'actes antisémites, reconnaît également Jade. Mais on se demandait quand est-ce que ça allait arriver à notre synagogue." Malgré l'attaque de la synagogue, l'office de shabbat a tout de même bien lieu vendredi soir. C'est ce qu'assure le rabbin de Rouen qui appelle sa communauté à ne pas tomber dans le piège de la peur.