Pourquoi la légalisation du cannabis n’assèchera pas les trafics
Alors que certains réclament la légalisation du cannabis, le Garde des Sceaux Gérald Darmanin étrille le rapport parlementaire. Même en cas de légalisation, les trafics continueront, a-t-il fait savoir en marge d'un déplacement ce lundi. Plusieurs raisons sont avancées, notamment la teneur en THC et le fonctionnement des points de deal.
Défendre un "cannabis à la française"… C’est l’objet d’un rapport parlementaire dont les conclusions étaient présentées ce lundi à l’Assemblée nationale. Il est porté par deux parlementaires : l’Insoumis Antoine Léaument et le député Ensemble Ludovic Mendes. Légaliser pour assécher le trafic, une stratégie loin d’être un succès.
"Les trafiquants se reporteront sur la cocaïne ou les drogues de synthèse"
Car même en cas de légalisation, les trafics continueront. Ne serait-ce parce que l’État encadrera le taux légal de THC, la substance active du cannabis. En dix ans, elle a quasiment doublé. Le taux de THC du cannabis saisi est d’environ 30% pour l’herbe, 15% pour la résine. Il ne sera pas aussi fort en cas de légalisation.
"Ce qui est certain", fait remarquer un policier spécialisé, "c’est que le trafic perdurera pour les consommateurs de cannabis à forte teneur en THC". Pareil pour les mineurs, qui n’auraient pas le droit d’acheter du cannabis dans des points de vente légale.
Aujourd’hui, les points de deal illégaux sont presque tous multiproduits. "Les trafiquants se reporteront sur la cocaïne ou les drogues de synthèse", entrevoit un autre enquêteur. De toute évidence, les trafics aux Pays-Bas ou en Belgique n’ont jamais cessé, bien au contraire. Et ce, malgré l’assouplissement de la réglementation sur la consommation de cannabis.