Lutte contre le narcotrafic : à Bayonne, les téléphones des consommateurs de drogue peuvent désormais être confisqués
Le procureur de Bayonne, Jérôme Bourrier, a annoncé le 23 avril la confiscation des téléphones des consommateurs de drogue les ayant utilisés pour acheter leur produit. Une mesure inédite, désormais expérimentée dans le département, qui entend sanctionner immédiatement les usagers.
Une mesure qui divise. Le procureur de Bayonne, Jérôme Bourrier, a annoncé le 23 avril qu'il confisquerait désormais les téléphones des consommateurs de drogue ayant utilisé leur appareil pour s’en procurer. Depuis ce mois d’avril, le parquet de Bayonne pilote cette initiative qui vise à sanctionner immédiatement les consommateurs.
"C'est une mesure qui peut avoir son poids"
Pour Léa, consommatrice de cannabis occassionel, la mesure peut être facilement détourné. "Ils ne vont pas me choper, je vais m'acheter un téléphone si on me chope", explique-t-elle fermement. Selon elle, ce n'est pas du côté du consommateur qu'il faut chercher.
"Je pense que le problème est peut-être un peu plus profond que ça. Il faut peut-être choper plutôt les gens qui vendent de la drogue plutôt que ceux qui l'achètent", livre-t-elle. Pour le procureur de Bayonne, Jérôme Bourrier, la mesure peut, au contraire, être dissuasive.
"Je pense que ces publics-là se débarrassent difficilement de leurs smartphones. C'est une mesure qui peut avoir son poids à l'égard notamment de jeunes publics, que ce soit des mineurs qui ne sont pas accessibles à l'amende forfaitaire délictuelle qui existe et à des jeunes majeurs également", a-t-il déclaré.
Et pas question de récupérer le smartphone. "S'il est établi que son téléphone portable a été utilisé dans le cadre de la transaction de stupéfiants, il est saisi à la fin de confiscation définitive dans le cadre de la réponse pénale qui est apportée", conclut le procureur bayonnais.