"Je ne sais pas si j’ai manqué au cinéma français... Mais, à moi, le cinéma français a manqué follement, éperdument, douloureusement". En 1996, les joues recouvertes de larmes, Annie Girardot, reçoit le César du meilleur second rôle et émeut toute la salle et des millions de spectateurs. La comédienne à la voix rauque est morte, lundi, à Paris à l’âge de 79 ans.
Du théâtre au cinéma
Née le 25 octobre 1931 à Paris, Annie Girardot n'a que 23 ans quand elle intègre la Comédie Française pour interpréter notamment La machine à écrire de Jean Cocteau. Parallèlement à ses débuts sur les planches, elle entame également une carrière au cinéma avec Treize à table d’André Hunebelle, en 1955.
Deux ans plus tard, elle choisit le théâtre de boulevard, quitte le Français et joue dans Deux sur une balançoire, mis en scène par Visconti qui l’a fera ensuite tourner dans le magnifique Rocco et ses frères en 1960. Elle y joue avec Alain Delon et l'acteur italien Renato Salvatori, son futur mari et père de sa fille Giulia, avec lequel elle entretiendra une relation compliquée et violente jusqu'à leur divorce.
Une actrice populaire
La décennie suivante, celle des années 1970, lui porte bonheur. Annie Girardot est alors une des actrices préférées des Français en enchaînant les comédies populaires dont notamment le célèbre Elle boit pas, elle fume pas, elle drague pas, mais... elle cause ! deMichel Audiard.
Autres comédies populaires dans lesquelles Annie Girardot s'est illustrée : Tendre Poulet de Philippe de Broca et La Zizanie de Claude Zidi...
Trois fois césarisée
En 1977, Annie Girardot est couronnée par le César de la meilleure actrice pour son rôle dans Docteur Françoise Gailland (Jean-Louis Bertucelli) puis, en 1996, par le César du meilleur second rôle dans Les Misérables de Claude Lelouch, après avoir été longtemps boudée par la profession. Elle évoque alors sa traversée du désert en recevant la statuette.
En 2002, elle reçoit un nouveau César, celui du meilleur second rôle féminin pour La pianiste de Michael Haneke. La même année, le Molière de la meilleure comédienne lui est décerné pour Madame Marguerite.
Ces dernières années, Annie Girardot était devenue un symbole de la maladie d'Alzheimer dont les ravages étaient apparus dans Ainsi va la vie, documentaire de Nicolas Baulieu qui l'a filmée pendant huit mois. "Aujourd'hui, Annie ne sait plus rien d'Annie Girardot", concluait-il.
Regardez, en images, un résumé de sa carrière :