Ray Bradbury, prince de la science-fiction

© MAX PPP
  • Copié
G.V. avec agences , modifié à
L’un des pères-fondateurs de la science-fiction, auteur de Fahrenheit 451, est mort à 91 ans.

Avec H.G. Wells, auteur de La guerre des mondes, George Orwell, qui a écrit 1984, et René Barjavel pour le volet francophone, il était l’un des pontes de la littérature de science-fiction. L'écrivain américain Ray Bradbury est mort à l'âge de 91 ans, a révélé mercredi sa famille.

"Le monde a perdu l'un des plus grands écrivains que j'ai connus, et un des hommes les plus chers à mon cœur. Repose en paix Ray Bradbury", a écrit sur son compte Twitter Danny Karapetian, le petit-fils de la légende de la science-fiction.

Fahrenheit 451 et Chroniques martiennes pour testament

Né le 22 août 1920 à Waukegan, dans l’Etat américain de l’Illinois, Raymond Douglas Bradbury a dédié sa vie à l’écriture d’un genre alors balbutiant. Installé dans la région de Los Angeles, il n’a que 17 ans lorsque sa nouvelle Script est publiée dans une revue de science-fiction et ce n’est qu’un début.

Désormais, Ray Bradbury ne lâche plus sa machine à écrire et multiplie les romans, nouvelles, pièces de théâtre et autres poèmes. "La chose la plus amusante dans ma vie, c'était de me réveiller chaque matin et de courir jusqu'à la machine à écrire parce que j'avais eu une nouvelle idée", confiait-il d’ailleurs en 2000.

L’Américain laisse derrière lui deux classiques : Chroniques martiennes et Fahrenheit 451. Le premier raconte l’installation sur Mars de colons humains peu enclins à la mansuétude envers les êtres déjà présents sur place. Le second est un long thriller le cheminement intérieur d’un "pompier"-censeur dont le métier est de brûler tout livre conservé illégalement.

L’anticipation pour mieux parler de l’humain

Si Ray Bradbury occupe une place si particulière dans le rayon science-fiction, c’est avant tout parce qu’il a permis à ce genre littéraire d’acquérir ses lettres de noblesses. Chez Bradbury, point de vaisseaux galactiques ni d’aliens destructeurs : le futur sert surtout à mettre l’homme face à ses contradictions.

Fahrenheit 451 est ainsi le récit d’un acteur de la censure pris de curiosité : en décidant d’ouvrir un livre qu’il est censé détruire, il prend conscience qu’il participe à la destruction de la culture au profit d’un régime autoritaire.

Même introspection avec Chroniques martiennes, qui n’est pas sans rappeler la conquête de l’Amérique par les Conquistadors, au cours de laquelle les Européens sont passés à côté d’une civilisation riche et sophistiquée, quand ils ne l’ont pas tout simplement détruite. Avec Ray Bradbury, la science-fiction s’aventurait dans les étoiles pour mieux ramener les hommes les pieds sur Terre.