Au musée Picasso de Paris, une exposition réhabilite l’«art dégénéré», honni par les nazis
Les visiteurs du musée Picasso à Paris sont invités à découvrir la nouvelle exposition consacrée à "l'art dégénéré", une expression officielle du régime nazi pour désigner, dès 1933, l'art moderne.
Picasso, Van Gogh, Chagall... Des grands noms s'affichent désormais au musée Picasso à Paris. Une exposition baptisée "L'art dégénéré, le procès de l’art moderne sous le nazisme", en partenariat avec Europe 1, remet en lumière ce pan de l'Histoire.
À l'époque, en 19 juillet 1937, à Munich, plus de 700 tableaux sont exposés comme une preuve manifeste de dégénérescence. Près de deux millions de personnes viendront parcourir les allées, certains convaincus, d’autres, le visage fermé, venant saisir l’ultime occasion de voir des œuvres de Kandinsky, Van Gogh, Picasso et Chagall.
Des destins très différents
"Les œuvres confisquées dans les musées allemands ont connu des destins assez différents les unes des autres", explique au micro d'Europe 1 Johan Popelard, commissaire de l’exposition. "Mais le premier destin, c'est la destruction. Le deuxième, c'est de participer à ces expositions de propagande. Et puis le troisième destin, c'est d'être vendu. C'est ainsi que de très nombreuses œuvres ont pu nous parvenir jusqu'à nous aussi, grâce à ce marché qui fait que l'ensemble du stock saisi par les nazis n'a pas été détruit à ce moment-là", poursuit-il.
Avec cette exposition qui se tient jusqu'au 25 mai, les organisateurs espèrent inciter les visiteurs à se questionner sur le rôle de l'art moderne dans la société, parfois décrié, parfois admiré.