Charlotte Gainsbourg : "Mon père a toujours eu la délicatesse de ne pas forcer les choses"
L'actrice joue dans "Les Promesses de l'aube", qui sort en salles mercredi. Invitée sur Europe 1, elle a expliqué à quel point ce rôle avait fait écho à ses propres racines familiales.
Elle a dû s’épaissir, se grimer et se vieillir pour jouer dans La promesse de l'aube, tiré du roman de Romain Gary. Le film dans lequel joue Charlotte Gainsbourg sort mercredi en salles. L'actrice, qui était l'invitée de l'émission C'est arrivé demain , joue la mère de l'auteur, incarné par Pierre Niney . Ce rôle de mère qui rêve de grandeur pour son fils dans un nouveau pays, la France, lui a permis d'évoquer ses propres parents, Jane Birkin et Serge Gainsbourg .
'Ça résonnait". Au départ, le changement physique a fait que le rôle lui "paraissait loin" d'elle-même. Puis, au fil de la préparation où elle a dû apprendre le polonais, elle s'est senti de plus en plus proche du rôle. "Parce que j'ai les mêmes origines. Ce personnage me faisait penser à ma grand-mère. Tout le côté slave et l'amour de la France, tout ça, ça résonnait."
"Ma mère avait une histoire d'amour avec la France". Dans le film, son personnage fume. Une évocation cette fois non pas de sa grand-mère, mais de son père. Parmi d'autres évocations, nombreuses. "A chaque fois, il y avait quelque chose dont je me servais. Ma grand-mère avait plein d'histoires à raconter. Même dans les périodes les plus dramatiques de l'Histoire, ils en parlaient comme d'une aventure. Elle avait cet humour tragi-comique et mon père aussi. Cet amour de la France, je l'ai toujours entendu. Ils n'avaient pas envie d'ailleurs. C'était une France rêvée. Pour mon père, c'était une grande fierté avec toute la provocation qu'il avait, mais au fond, une fierté très honnête. Et ma mère avait depuis toujours une histoire d'amour avec la France, avec le fait d'être accueillie, de s'être sentie aimée par les Français bien plus que dans son pays."
"Un lieu où il existe encore". De son père, il lui reste notamment un témoignage : sa maison de la rue de Verneuil. "C'est un lieu de recueillement, où il existe encore. Je n'ai rien changé. L'odeur, malheureusement, s'est un peu évaporée : son parfum, le tabac. Le film La promesse de l'aube est beaucoup chargé de cette mémoire, du souvenir. Je ne peux que faire un parallèle. Mon père a toujours eu la délicatesse de ne pas forcer les choses. Même s'il m'a fait chanter Lemon Incest, qu'il m'a fait un album. c'était naturel. Le personnage de Nina (la mère de Roamin Gary, ndlr.) fait ça en force alors que mon père pas du tout."