Clémentine Galey coche toutes les cases de la super nana. Elle est brillante, drôle, hyper accessible, très stylée et en plus de ça, elle aide les autres. Plus particulièrement les femmes qui, comme elle, ont traversé l'expérience de la maternité. Maman de deux enfants, Clémentine Galey a quitté son job à la télévision pour lancer Bliss Stories, un podcast sur la maternité dont vous avez forcément déjà entendu parler.
Le concept est simple mais pourtant génial : Clémentine Galey a laissé la parole aux mamans pour qu'elles racontent leur histoire, leur accouchement, leur post-partum, leurs joies, leurs peines, leurs difficultés aussi, sans filtres, sans tabous. Le résultat a dépassé toutes les espérances de Clémentine Galey : Bliss a cumulé plus de 70 millions d'écoutes en six ans. Preuve qu'il y avait un réel besoin pour les femmes de parler mais aussi d'écouter des histoires d'autres femmes et de s'y identifier. Et si c'était exactement la même chose pour la sexualité ? Sujet tabou pour les femmes, encore plus quand elles sont mamans. Avec son segment Bliss Hot Stories, Clémentine Galey les laisse raconter leurs histoires de sexe les plus folles, grâce auxquelles elles se sont enfin connectées à leur corps et ont assumé leurs désirs. Piquant, fun et rafraîchissant le podcast Bliss Hot Stories revient pour une deuxième saison encore plus libératrice, dont Clément Galey est particulièrement fière. Interview.
Pourquoi avez-vous décidé de lancer une deuxième saison de ce segment Hot Stories ?
Tout simplement parce que la première saison a extrêmement bien marché ! Après l'été dernier, on a vu qu'il y avait une véritable attente et un vrai engouement pour ce sujet. On a fait plus d'un million d'écoutes pendant l'été, ce qui est énorme. On a bien compris que c'était un territoire encore inexploré car il y avait peu de témoignages de gens qui ont vécu des expériences. Jusqu'à présent, en audio sexualité, il existait surtout des fictions.
Comment expliquez-vous cette absence de témoignages ?
C'était comme si les femmes n'osaient pas parler de ces sujets-là. Ce n'est pas qu'elles ne voulaient pas en parler mais elles n'arrivaient pas à franchir le cap. A partir du moment où on met un pied dans la porte en autorisant les femmes à parler de leurs expériences, ça marche et c'est une véritable respiration. Les femmes se disent qu'elles ne sont pas seules à avoir ces désirs-là, à avoir honte de faire tel ou tel truc, à se sentir déconnectées de leur corps après l'accouchement. Comme pour la maternité, ça va mieux quand on en parle !
Comment avez-vous réussi à faire parler toutes ces femmes ?
On a fait un appel à candidatures sur Instagram et on a reçu des dizaines de témoignages spontanés. Mais c'était majoritairement des histoires d'adultère. Comme si les femmes qui osaient le plus étaient aussi celles qui assumaient d'avoir des aventures extra-conjugales. C'était très bizarre. On s'est rendu compte que les femmes en couple allaient témoigner beaucoup moins spontanément. C'est à se demander si la sexualité dans le couple est au point mort ! Résultat, la première saison était très anglée sur l'adultère alors que ce n'était pas notre envie première.
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Mais les épisodes ont quand même cartonné...
On ne va pas se mentir, ce sont quand même des histoires hyper croustillantes et excitantes ! Beaucoup de femmes m'ont envoyé des messages pour me dire que ces témoignages avaient ravivé la flamme avec leur conjoint. Les histoires d'aventures extra-conjugales peuvent aussi stimuler la sexualité au sein du couple ! Ce n'est pas une incitation à la débauche de parler de ça. On ne dit pas à nos auditrices et auditeurs de tromper leur partenaire, mais on les invite plutôt à faire travailler leur imagination.
La deuxième saison de Bliss Hot Stories parle beaucoup moins d'extra-conjugalité. Comment avez-vous réussi à diversifier les témoignages ?
On a eu plus de temps pour trouver les témoignages de cette deuxième saison. On a cherché un panel plus large pour qu'un maximum d'auditrices et d'auditeurs puissent s'identifier. Dans ces nouveaux épisodes, on retrouve des histoires de couple, des histoires extra-conjugales, des expériences un peu insolites. Tout ça dans un traitement de l'information et du témoignage très respectueux. On veut démocratiser ce genre d'histoires et décomplexer les femmes. On sait que ça nous traverse tous l'esprit à un moment de notre vie et il ne faut pas avoir honte !
Comment aborder de tels sujets sans tomber dans la vulgarité, sans choquer ?
Je demande aux femmes qui me contactent de m'envoyer une note vocale pour me projeter. Ce n'est pas le tout d'avoir une bonne histoire, il faut aussi avoir la bonne personne pour la raconter, encore plus quand il s'agit d'histoires de sexe ! Il faut raconter l'histoire tout en ayant un petit air un peu coquin et mutin, mais pas vulgaire. Ce n'est jamais vulgaire.
On ne vous entend presque pas dans le podcast. Pourquoi ce choix ?
On a choisi d'opter pour des témoignages bruts, immersifs, car ça donne aux auditrices le sentiment d'être au téléphone avec une copine qui te raconte ce qui lui est arrivé la veille. C'est vraiment le débrief du lendemain de soirée avec ce côté : "Mais tu ne devineras jamais ce qui m'est arrivé !! Mais non ?! Raconte !".
Selon vous, pourquoi est-ce toujours aussi difficile pour les femmes de parler de sexualité, encore plus quand elles deviennent maman ?
Notre société a du mal à concevoir qu'une femme puisse être à la fois une maman et une amante. Comme si en devenant mère, on devait renoncer à notre vie de femme. Il y a plusieurs couperets dans nos vies qui nous empêchent d'assumer nos désirs. Il y a d'abord la maternité et ensuite la ménopause. On nous met tout le temps des bâtons dans les roues. Les femmes qui accumulent les conquêtes ou qui aiment séduire sont toujours considérées comme des salopes. J'aimerais vraiment qu'on nous lâche la grappe !
Avec Hot Stories, vous voulez faire changer les mentalités ?
Je veux que les femmes se rendent compte qu'elles ont le droit d'être exigeantes et de prendre du plaisir. Je suis atterrée par le nombre de femmes qui se contentent d'une sexualité moyenne. Elles se disent : "Au début c'était bien mais ça s'est calmé, c'est normal. Et puis, j'y serais bien allée ce soir-là avec ce mec-là mais je n'ai pas osé. Qu'est-ce qu'on va penser de moi ?". Elles ne se rendent pas compte de ce à quoi elles ont le droit et à côté de quoi elles passent ! Mais il n'y a surtout pas de fatalité et il n'est jamais trop tard. Avec mon podcast, je veux dire à ces femmes : "Wake up !".
Vous êtes vous-même maman de deux enfants. Est-ce que certains témoignages font écho à votre propre histoire ?
Bien sûr ! Je fais partie d'une génération de femmes qui a mis beaucoup de temps à se connecter à son corps. Moi, j'ai eu un déclic avant la maternité. Le fait d'avoir des enfants n'a jamais été un frein à ma libido. Certainement parce que j'ai toujours beaucoup parlé avec le père de mes enfants. On s'est toujours dit quand ça allait, quand ça n'allait pas, ce qui nous manquait. On s'est demandé ce qu'on pouvait faire pour remettre de la machine en route après la naissance de notre fille. A l'époque, on avait déjà un fils qui n'avait même pas deux ans, donc deux bébés à la maison. On était épuisés ! L'envie s'était atténuée mais pas le désir. On savait que ça allait revenir. C'est hyper important pour les femmes de se dire qu'il n'y a pas de rush ni de pression.
Quels autres conseils donneriez-vous à des jeunes mamans ?
Je leur dirais de ne jamais se résigner et de ne jamais oublier que leur corps a des super pouvoirs. Au-delà de savoir donner la vie, il peut aussi donner beaucoup de plaisir. Tout est une question d'état d'esprit ! Je voudrais aussi les pousser à assumer certaines choses car les résultats peuvent être réjouissants. Et surtout : parler à leur partenaire, rire de tout ça, dédramatiser, faire retomber la pression. La complicité est la clé d'une sexualité épanouie !