À 87 ans, Woody Allen peut toujours nous surprendre... Le réalisateur américain est de retour mercredi 27 septembre avec Coup de chance, un cinquantième film étonnamment réussi et audacieux, après son décevant Rifkin's Festival, sorti en 2020. Europe 1 vous donne trois bonnes raisons d'aller voir ce nouveau long-métrage de Woody Allen entièrement tourné à Paris avec uniquement des comédiens français.
1. De la comédie romantique au thriller
Dans Coup de chance, Woody Allen explore avec une grande finesse et une ironie piquante les thématiques qui l'obsèdent depuis des années, à savoir la complexité des relations amoureuses, la chance mais aussi le hasard. Tout part d'une histoire très simple : Fanny (Lou de Laâge), une jeune femme aussi belle que brillante, mais mariée, croise par hasard Alain (Niels Schneider), un ancien camarade de lycée, dans la rue juste en bas de son travail. Leurs retrouvailles impromptues vont vite se transformer en romance douce et délicate, avant que Jean, le mari de Fanny (Melvil Poupaud) n'apprenne leur liaison. La comédie romantique, rythmée par les rendez-vous amoureux de Fanny et Alain au Jardin des plantes ou sous les draps du petit appartement parisien d'Alain, laisse alors place à un thriller bien plus sombre...
2. Melvil Poupaud excellent dans le rôle du mari trompé
Et c'est bien Melvil Poupaud qui porte toute la seconde partie du film en incarnant avec brio le rôle de Jean, mari prétentieux et possessif dont le monde s'effondre le jour où il apprend que Fanny, sa femme adorée qui lui sert surtout de faire-valoir dans les soirées mondaines, le trompe avec Alain. Entre deux parties de chasse à la campagne, Jean, ego meurtri et colère au ventre, fait appel à deux armoires à glace yougoslaves pour régler l'affaire... Seul bémol : Jean n'avait pas anticipé que sa belle-mère (Valérie Lemercier) allait s'en mêler en s'improvisant détective.
3. Une bande-son réjouissante
La force du film de Woody Allen réside également dans sa musique jazzy, qui rythme les scènes de flânerie d'Alain et Fanny dans les rues de Paris, à parler littérature, citer Jacques Prévert tout en dégustant des marrons chauds. Et on entend ces même notes de saxo et de clarinette dans les moments plus tragiques du film... Woody Allen avait justifié ce choix lors d'une conférence de presse à Lyon : "Comme je tournais un film français, j’ai voulu rendre hommage au cinéma français des années 50 et 60, comme Ascenseur pour l’échafaud de Louis Malle (...) C’était l’époque où les cinéastes français faisaient appel à Miles Davis et au Modern Jazz Quartet et, de manière générale, à un jazz plus moderne. C’est donc le style de musique que j’ai adopté pour Coup de chance".