De la robe à plumes façon marinière au corset aux seins coniques (et iconiques) porté par Madonna, Jean-Paul Gaultier a tout osé. Mercredi soir, il présentera son dernier défilé en grande pompe, au théâtre du Châtelet. Sa maison de couture continuera à travailler, mais lui tire sa révérence. En 50 ans de carrière, l’"'enfant terrible de la mode", comme on l'a souvent surnommé, a complètement bousculé les codes de la haute couture.
"Il s’amuse avec la mode. La mode, c’est quelque chose qu’on prend un peu trop au sérieux. Lui a un côté très décalé, qui transforme les choses", affirme son amie Amanda Lear. Elle fait partie des nombreuses stars que Jean-Paul Gaultier a habillé. "Je me rappelle, pour une première à Berlin, il m’avait créé un trench-coat qui était complètement coupé devant, long derrière. On voyait toutes mes jambes… Evidemment ça a fait un peu scandale sur le tapis rouge !", se souvient-elle.
"Créateur non conforme cherche mannequins atypiques"
Original dans ses coupes, Jean-Paul Gaultier l'est aussi dans le choix de ses modèles. Dès les années 1980, il passe même une petite annonce dans Libération : "Créateur non conforme cherche mannequins atypiques…" Il a été le premier à faire défiler des personnes de tous les poids, de toutes les origines, des mannequins tatoués et des drag-queens.
"C’est quelqu’un qui a été inclusif avant tout le monde. Il a travaillé sur les frontières entre masculin et féminin. C’était le premier à proposer des jupes pour les hommes", rappelle l'historienne de la mode Patricia Romatet. Que les amateurs se consolent : son dernier défilé n'est certainement pas un adieu. Jean-Paul Gaultier a d'ores et déjà annoncé préparer un mystérieux "nouveau projet".