Ce vendredi, vous pourrez trouver dans vos librairies le portrait d'un artiste à part. Discret depuis plusieurs années et pourtant personnalité préférée des Français, l'historien et écrivain Ivan Jablonka retrace le parcours confidentiel de Jean-Jacques Goldman. "Goldman", un essai brillant et sociologique.
Des débuts peu convaincants
De sa plume tantôt scalpel, tantôt caresse, toujours bienveillante, Ivan Jablonka ne retrace pas seulement le parcours de Jean-Jacques banlieusard discret devenu Goldman, monument des années 80. Il analyse aussi sa volonté de quitter la scène.
La trame reste chronologique. Ivan Jablonka retrace l'enfance de l'artiste à Montrouge avec des parents juifs immigrés, sa période de scout et sa passion pour la chanteuse Aretha Franklin. Ses premiers groupes de rock et ses débuts peu convaincants sont aussi évoqués. Jean-Jacques Goldman était un looser résigné à reprendre le magasin de sport de son père.
L'envie de retrouver l'anonymat
Mais au fil des pages, nous découvrons toute son épopée. 300 chansons composées, 30 millions de disques écoulés et des tournées géantes organisées. Et aussi ses engagements avec Les Restos du cœur et ses multiples collaborations. En fil rouge, sa judéité et l'idée de finalement retrouver l'anonymat.
Ivan Jablonka invente même le syndrome Jean-Jacques, à savoir celui d'être une célébrité qui ne supporte pas d'en être une. La personnalité préférée des Français est pourtant la plus absente. Jean-Jacques Goldman, qui incarne la star anti-star, s'est exilé à Londres.
Un livre écrit comme un puzzle passionnant, complété par une dernière pièce, celle de son influence. Goldman cumule des millions d'écoutes sur les plateformes de streaming musicale, et cela 20 ans après l'arrêt de sa carrière.