"Terre brûlée au vent" et "landes de pierres" projetées en cinémascope : après la polémique sur "Les Lacs du Connemara", Michel Sardou a entonné devant 5.000 fans son plus célèbre tube lors du coup d'envoi, mardi soir, de sa nouvelle tournée. Nulle mention sur scène de la polémique qui a agité l'été, après des propos de la chanteuse Juliette Armanet exprimant sa détestation de cette chanson prisée des fins de soirée. En revanche, à la boutique du Zénith de Rouen, les fans pouvaient acquérir un T-shirt "On ne touche pas au Connemara" pour 25 euros.
"Merci et bonsoir! Je suis vraiment, vraiment, très heureux de vous retrouver ! Ça faisait longtemps. Ça fait vraiment chaud au cœur!", a lancé Michel Sardou, 76 ans, en costume noir avant de remercier "une personne qui se planque dans la salle et qui fait que je suis de retour". Une allusion à peine voilée à son épouse Anne-Marie Périer qui a menacé de divorcer s'il ne revenait pas à la chanson, a-t-il plusieurs fois raconté.
En 2017, Michel Sardou, l'un des plus gros vendeurs de disques de la chanson française, avait annoncé dans Le Parisien et sur RTL sa décision d'arrêter de chanter, déterminé alors à se consacrer au théâtre. Sa dernière tournée, achevée en 2018, avait réuni plus de 450.000 spectateurs. Cinq ans après, le voilà de retour, décidé aussi par le succès de la comédie musicale inspirée de ses grands succès, "Je vais t'aimer". Ce titre, il l'a chanté mardi avec la puissance qu'on lui connaît, avec une dédicace qui a fait s'esclaffer le public : "la chanson qui vient risque de déstructurer Sandrine Rousseau!", en référence à la députée écoféministe.
"Il a eu raison de revenir sur scène"
"Une fille aux yeux clairs", "Marie-Jeanne", "Le Bac G", "La Riviere de notre enfance", "Vladimir Ilitch", "Je vole"... Accompagné de 22 musiciens dont le guitariste Pierre Billon, son ami d'enfance, et six choristes, Michel Sardou, costume noir et chemise assortie, a égrené ses tubes, de sa voix intacte, agrémentant quelques-uns d'anecdotes, mais aussi d'animations numériques XXL. Avec "Aujourd'hui peut-être", chanson créée par son père, il entraîne la salle dans le premier des nombreux karaokés de son tour de chant qui compte 22 chansons dont un medley de 15 minutes longuement applaudi.
Avec "Comme d'habitude", il entame son final mais c'est à nouveau sur l'instrumental des "Lacs du Connemara" qu'il clôt un concert de 1h40 sans sortie de scène ni entracte, salué par de longs applaudissements debout.
"C'était super franchement, il a été égal à lui-même. Il a eu raison de revenir sur scène", estime au micro d'Europe 1 une spectatrice à la sortie de l'événement. "Les musiciens, les cuivres, les violons... Que du bonheur !", s'exclame un fan du chanteur. "Le son était extraordinaire, il a chanté tous les titres qu'on aimait bien. Il a une pêche incroyable", ajoutent deux autres amateurs de Michel Sardou.
63 concerts prévus
En cinquante ans de carrière jalonnée de 26 albums studios, 18 albums live et près de 350 chansons, Michel Sardou a réalisé des dizaines de tubes ancrés dans la mémoire collective, suscitant quelques fois la controverse, comme en 1976 avec "Je suis pour", perçue comme un plaidoyer en faveur de la peine de mort, devenant la bête noire de l'extrême gauche, et qu'il ne chante plus en scène.
A propos de ses adieux auxquels il a finalement renoncé pour le plus grand plaisir de ses fans qui se sont précipités sur la billetterie avec 100.000 places écoulées dès le premier jour, le chanteur rappelle dans le programme de sa nouvelle tournée "qu'il ne faut jamais dire jamais".
Michel Sardou tiendra plus de 60 dates en France jusqu'à mars 2024.
La tournée de plus de 60 dates s'étirera jusqu'en mars 2024, avec notamment deux dates à Paris La Défense Arena, plus grande salle fermée d'Europe (jusqu'à 40.000 places).