Vivien Leigh, inoubliable Scarlett O'Hara, incarnée au théâtre dans un portrait intimiste

A l'affiche du Théâtre de Poche-Montparnasse avant le Festival Off d'Avignon et une tournée l'an prochain, elle livre un seule en scène captivant dans la peau de Vivien Leigh qui, en marge d'innombrables rôles au théâtre, a interprété aussi au cinéma la déchirante Blanche Dubois dans "Un tramway nommé Désir".
"Femme et comédienne hors du commun, Vivien Leigh est un astre qui s'est approchée trop près du soleil" : l'actrice Caroline Silhol fait revivre sur scène à Paris l'interprète de Scarlett O'Hara à l'occasion d'une masterclass imaginaire.
A l'affiche du Théâtre de Poche-Montparnasse avant le Festival Off d'Avignon et une tournée l'an prochain, elle livre un seule en scène captivant dans la peau de Vivien Leigh qui, en marge d'innombrables rôles au théâtre, a interprété aussi au cinéma la déchirante Blanche Dubois dans "Un tramway nommé Désir".
Plongée dans l'âge d'or d'Hollywood
Écrite par l'actrice américaine Marcy Lafferty à partir de véritables déclarations et biographies, "La dernière conférence de presse de Vivien Leigh" a été adaptée en français par Caroline Silhol, qui confie à l'AFP avoir été "taraudée, pendant l'écriture" par l'envie "de l'incarner sur scène".
Replongeant le spectateur dans l'âge d'or d'Hollywood, de Broadway et du West end à Londres, elle raconte, dans un monologue à la première personne, la grande histoire d'amour entre l'actrice britannique aux deux Oscars et son compatriote, l'acteur Laurence Olivier, avec qui elle a longtemps formé "le couple royal du théâtre", selon les critiques de l'époque.
"J'ai été très frappée tout de suite par la manière dont Vivien Leigh parlait de son métier d'actrice et bien sûr de l'amour du théâtre. Un parcours passionnant de femme et d'actrice qui se sont perdues l'une dans l'autre", s'enthousiasme Caroline Silhol, révélée dans "Vivement Dimanche" de François Truffaut.
Lumières éteintes
"Vivien a réussi l'impossible: une jeune actrice devenue à jamais star interplanétaire en coiffant au poteau toutes les stars hollywoodiennes qui rêvaient d'incarner Scarlett O'Hara (le personnage féminin d'"Autant emporte le vent"...) A l'annonce de son décès (en 1967, à 53 ans, ndlr), tous les théâtres de Londres ont éteint leurs lumières".
Selon elle, "le cinéma ne lui servait qu'à produire des pièces. Hollywood était tout ce qu'elle détestait. Pour Vivien, tout y était faux, même le climat lui paraissait ridicule". "Sa fragilité psychologique a favorisé son incandescence sur scène et sur les plateaux, notamment en Scarlett".
"Je veux juste mourir avant que la folie ne me submerge, avant que je ne puisse plus supporter les douleurs de la tuberculose", fait dire Caroline Silhol à Vivien Leigh. "Quand j'étais jeune, forte et saine, j'ai donné le meilleur de moi-même à Scarlett. A moins que ce fut l'inverse. Qu'importe, Scarlett me survivra et j'en suis heureuse !", lance-t-elle encore, assurant que "la route a été belle".
On "m'a donné le virus du théâtre"
Pour la comédienne, "Vivien est pour notre époque un exemple de combat, de provocation et d'indépendance". Alternant théâtre et cinéma depuis les années 1970, Caroline Silhol a joué en 2023 Gabrielle Chanel dans une pièce évoquant les amours clandestines pendant l'Occupation de la grande prêtresse de la mode avec un officier allemand, le baron Hans Günther von Dincklage.
"Une professeure de français en classe de 4e m'a donné le virus du théâtre. J'aime alterner avec le cinéma. J'adore les deux exercices. C'est le même métier, mais pas la même manière de le faire", estime l'actrice, par ailleurs co-scénariste en 2014 de "Aimer, boire et chanter", dernier film d'Alain Resnais.