Dans l'ouvrage Vivre en bourgeois, penser en demi-dieu, Weber raconte Flaubert, via sa correspondance. Jacques Weber est un grand admirateur de l'auteur de Madame Bovary, mais dans son nouvel ouvrage, c'est aussi à Gérard Depardieu qu'il fait une déclaration en quelques pages. Il s'en est expliqué dans l'émission Il n'y a pas qu'une vie dans la vie.
Si Jacques Weber relie Flaubert à Depardieu, c'est que les deux hommes ont, selon lui, une puissance commune : "Ecouter Gérard jouer, c’est lire Madame Bovary. Ce sont deux ogres, deux géants, et comme par hasard, c’est un géant acteur et un géant écrivain." Weber file la comparaison : "La correspondance de Flaubert est tonitruante, gourmande, comme le rire de Gérard, qui a un rire enfantin et ogresque".
"Un vrai génie". Et Jacques Weber portraitiste son illustre confrère qui a comme lui tenu le rôle de Cyrano, Weber au théâtre, Depardieu au cinéma : "On le décrit souvent comme un ogre, un bâfreur, un viandard, un énorme gourmand, un buveur, un homme qui aime la vie par-dessus tout, qui se fout complètement de son apparence, qui n’en a rien à foutre des codes, qui décide d’être le fou des rois ou le roi des fous. C’est un vrai génie. Quand il joue, il y a quelque chose de l’ordre de la délicatesse et de la féminité, de la précision diamantaire dans sa diction. Il y a de l’élégance, de la douceur et une sensualité inouïe dans sa voix. Jamais vous ne comprendrez pas Depardieu dans quelque film que ce soit, les plus grands ou les plus mauvais. C’est un type qui a un instinct prodigieux. Sur n’importe quel texte, il rentre et il saisit ce qu’il faut prendre."
"L'acmé, c'est le concert de Barbara". L'éloge se conclut sur le dernier rôle, décalé, du monstre sacré du cinéma français : "l’acmé, le moment de culminance de Gérard, c’est sans doute ce qu’il fait dans le concert de Barbara. Barbara dans Depardieu, c’est aussi génial que Flaubert écrivant Madame Bovary ou Maupassant écrivant Une vie."