Jamel Debbouze comme vous ne l’avez jamais vu. Pendant plus d'une heure, le réalisateur Jean-Thomas Ceccaldi nous permet de le suivre partout : dans les petites salles où il teste ses sketches, dans les loges en sortie de scène, dans sa voiture, sur un tournage de film, au Marrakech du rire et surtout lors de l'écriture de son spectacle. Des instants passionnants que la productrice du documentaire, Mélissa Theuriau, souhaitait absolument offrir au public.
Elle n'est évidemment pas n'importe quelle productrice, elle est aussi la femme de Jamel. Elle a tout de même eu du mal à le convaincre, mais elle voulait absolument que cette phase de création soit filmée. "Pour avoir accompagné le précédent spectacle, et donc la période de création complexe qui précède, j'ai été aux premières loges pour me rendre compte de l’investissement, de l'abnégation, de la précision, de tout ce travail d'horloger qui dure des mois et des mois. Mais j'ai vu aussi la déception et le doute, tout ce qui peut accompagner une période de création qu'on ne soupçonne pas, surtout chez lui, qui est un article lumineux, joyeux, qui fait le fanfaron sur les plateaux de télévision. Ça, c'est la face A de Jamel, on connaît moins l'autre."
Grâce à ce documentaire, nous découvrons cette face B de Jamel, un univers habituellement inaccessible : l’écriture avec ses coauteurs. Une phase douloureuse et pénible parfois. Contrairement aux apparences, écrire un spectacle n'est pas du tout drôle. Chaque mot est pesé et débattu. Les thèmes des sketches sont choisis avec précaution car Jamel Debbouze a conscience de la responsabilité et de la portée qu’il peut avoir.
Jean-Thomas Ceccaldi, plutôt habitué à réaliser des documentaires de société, a pris un plaisir non dissimulé à suivre Jamel Debbouze pendant cette année : "quel plaisir de filmer ces moments, y compris durs. Quand, d'un coup, je ramenais quelque chose, je me disais 'là, ce que j'ai, on ne l'a vu nulle part' et c'était ça qui m'intéressait, d'aller chercher quelque chose de l'homme, du citoyen. Je me suis dit : 'quelle chance !'"
Jamel en plein doute
Jamel doute beaucoup, a peur de pas réussir à faire rire et se confie aussi sur son parcours. Il jongle entre ses responsabilités de producteur et son propre travail d’artiste et puis il réalise qu’il n’a plus 20 ans, que la scène, c’est dur physiquement. Il fait donc appel à un coach sportif pour se préparer et il tente en parallèle de changer de régime alimentaire. Vous pourrez donc assister à une scène où Jamel est avec son coach, dans un rayon d’un magasin bio, en train d’analyser les paquets de gâteaux et lance : "je crois que je préfère crever plutôt que de manger sans gluten".
Mélissa Theuriau a laissé carte blanche au réalisateur Jean-Thomas Ceccaldi. Elle n'a découvert les images tournées qu’en fin de montage, une fois la première version terminée et elle a tout de suite adoré. "J'ai été bouleversée parce que j'ai reconnu l'homme avec qui je partage ma vie. Je le trouve juste ce film.", confie-t-elle avant de poursuivre. "Je suis fière que ce film existe car, qu'on l'aime ou qu'on aime moins l'artiste, même s'il y avait de la déception (après avoir vu ce documentaire), Jamel va avoir 45 ans donc ce n'est pas grave. C'est bien à un moment de montrer qui on est. Lui, il a du mal à regarder ce film, mais moi je suis heureuse qu'il existe."
Dans la tête de Jamel : à voir le jeudi 31 octobre 2019, à 23h05, sur M6, après la diffusion du spectacle Maintenant ou Jamel.