Pourquoi «Kaizen», le documentaire du Youtubeur Inoxtag sur l’ascension de l’Everest, fait polémique ?

© JOEL SAGET / AFP
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Mis en ligne vendredi, le documentaire du youtubeur Inoxtag "Kaizen" retraçant son ascension du Mont Everest comptabilise déjà des millions de vues. Si la prouesse est louée par de nombreux internautes, certains n'ont pas hésité à critiquer la démarche du Youtubeur.

Avec plus de 17 millions de vues sur YouTube en 48h, 340.000 spectateurs lors d'une séance unique au cinéma et une diffusion prévue sur TF1, rien n'arrête l'ascension du documentaire relatant la montée du YouTubeur Inoxtag au sommet de l'Everest. Mais le jeune homme de 22 ans connaît également un revers de la médaille, en se retrouvant au cœur de plusieurs polémiques liées à son projet.

Polémique autour des sherpas

Tout part d'une photo. Inoxtag, souriant, franchit l'Everest aux côtés de son équipe mais surtout un sherpa, un guide de haute-montagne qui ouvre les voies et sécurise les cordages, chargé de plusieurs kilos de sacs. Ce cliché, peu reluisant, a suscité la polémique, certains regrettant que le Youtubeur ne mette pas assez en lumière les sherpas et exploite ce travailleur local.

Si le youtubeur a remercié les sherpas chaleureusement, certains fustigent tout de même son recours aux sherpas. En effet, si leur rémunération pour une expédition reste avantageuse par rapport au salaire moyen népalais, près d'un tiers des morts de l'Everest sont ces travailleurs de l'ombre.

Marchandisation et égocentrisme

D'autres ont critiqué l'individualisme autour de la performance d'Inoxtag avec une incohérence entre la déconnexion que prône le jeune homme et son statut de star d'internet. Dans L'Équipe, l'alpiniste et photographe Pascal Tournaire pointe un film "très égocentré" sans véritable "exploit". 

Le cout de l'expédition du YouTubeur est également un sujet sensible avec la coquette somme de 50.000 euros par personne et rappelle une forme de marchandisation de l'Everest.

Surpollution de l'Everest

Si le film évoque brièvement les conséquences environnementales de la surfréquentation et pollution de l'Everest, les internautes estiment que le sujet reste tout de même trop occulté. En effet, pour ne pas s'encombrer davantage, les grimpeurs sont nombreux à ne pas redescendre leurs déchets. 

Aucune mention de publicité ?

Sur X, le journaliste Vincent Manilève s'est lui "étonné" de ne voir "aucune mention légale de publicité" sur YouTube, "surtout quand on voit à quel point les placements de produits sont omniprésents" dans le documentaire. Celle-ci a depuis été ajoutée.