Les véhicules électriques ne se vendent pas. L’une des conséquences directes : Stellantis a décidé de suspendre la production de la version électrique de sa fameuse Fiat 500 durant un mois. Une nouvelle qui ne passe pas dans son usine historique de Turin. L'annonce de la suspension de la production jusqu'au 11 octobre survient sur fond de polémique avec le gouvernement de Giorgia Meloni qui reproche au constructeur de délocaliser sa production dans des pays à bas coûts, au détriment des usines italiennes.
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"Nous risquons de vivre un futur amer"
Les ouvriers de Turin craignent en effet que Stellantis ne veuille fermer leur usine. Mais Gianluca Ficco, du syndicat UILM, est optimiste : la baisse des ventes est compensée par l’augmentation de la production des boîtes de vitesses hybrides. "Nous avons demandé à Stellantis de rééquilibrer le personnel. De le transférer du secteur carrosserie, là où est assemblée la Fiat 500 électrique, au secteur qui produit la boîte de vitesses hybride."
Stellantis a d’ailleurs annoncé la production d’une nouvelle Fiat 500, hybride cette fois, entre 2025 et 2026. Cette stratégie est dictée par le marché, explique le syndicaliste Luigi Paone. "Ils ont peut-être trop voulu encourager le secteur électrique. Aujourd’hui, le marché ne répond pas. Si nous ne changeons pas de stratégie, nous risquons de vivre un futur amer." Il l’est déjà pour plusieurs centaines d’ouvriers, au chômage jusqu’au 11 octobre prochain.
Investissement de la part du groupe
"Stellantis s'engage fermement à assurer la continuité de toutes ses usines et activités et travaille d'arrache-pied pour gérer au mieux et traverser cette phase de transition difficile", relève le constructeur franco-italo-américain.
Le groupe indique investir 100 millions d'euros pour doter la Fiat 500 électrique d'une "nouvelle batterie haute puissance" et "intensifier sa production". Stellantis a augmenté sa production en Italie l'an dernier de 9,6% à près de 752.000 véhicules et, pressé par le gouvernement, s'est engagé à la porter à un million d'unités en 2030, un seuil qui n'a pas été atteint depuis 2017.